Cet atelier qui s'est tenu à Koudougou, dans la cité du Cavalier rouge, marque un nouveau départ de la gouvernance foncière au Burkina Faso. L'objectif qui motive la tenue de la rencontre est de permettre aux participants d'analyser le contexte actuel de la mise en œuvre des politiques et des stratégies de gestion du foncier, d'apprécier les performances du Burkina Faso en matière de gouvernance foncière et de formuler des recommandations, afin de pouvoir améliorer les pratiques en cours.
Et c'est le coordonnateur du Projet de renforcement de la gouvernance locale et administrative (PRGLA), Moussa Ouédraogo qui, à l'entame, a tenu à mettre à nu l'objectif de la rencontre. Le Burkina Faso s'est engagé depuis plus d'une décennie dans une réforme de sa politique et de sa législation nationales en matière foncière, avec l'appui des partenaires techniques et financiers, notamment le Millennium challenge account-Burkina Faso (MCA-BF).
Alors, cette rencontre des acteurs de la chaîne foncière s'inscrit dans cette continuité et a pour but de préparer les données de référence pour la mise en place prochaine de l'Observatoire du foncier. Près d'une centaine de participants constitués d'experts et de personnes- ressources, réparties dans 9 panels, ont examiné les performances du Burkina Faso, en matière de gouvernance foncière.
Les travaux se sont ensuite poursuivis dans les plénières. Ils ont aussi relevé d'une part, les insuffisances que connaît le pays dans la gouvernance du foncier et d'autre part, ils ont émis des propositions en vue d'améliorer les performances du Burkina. La reconnaissance de la tenure foncière, les droits sur les terres forestières et collectives et la réglementation de l'utilisation des terres rurales, l'accès public aux informations foncières, l'estimation de la valeur des terres et la fiscalité et la résolution des litiges sont entre autres, les thèmes qui sont passés au peigne fin par les participants.
La terre constitue de nos jours, l'un des capitaux les plus importants pour les hommes, car les premières activités humaines ont été essentiellement agricoles. Aussi, elle occupe une place d'importance parmi les ressources naturelles, en ce sens qu'elle constitue la base et le support de la plupart des ressources naturelles comme l'eau, le sol, la faune et la flore. En raison de ce caractère stratégique de la terre, les questions de la gouvernance foncière constituent aujourd'hui, une préoccupation centrale du Burkina Faso et du MCA. La qualité des réponses apportées à cette question de la gouvernance foncière conditionnent le succès de la conception et de la mise en œuvre des politiques et stratégies de développement.
De plus, pour atteindre cette performance, la gouvernance foncière s'impose comme un facteur-clé pouvant assurer une croissance durable et une réduction significative de la pauvreté. Mais, du fait de la fragmentation institutionnelle, traduite par un émiettement de la responsabilité foncière entre plusieurs institutions publiques souvent mal coordonnées, il y a un fossé entre les dispositions juridiques et leur application concrète.
Encore, la complexité et la spécificité du contexte propre aux questions foncières, ainsi que la résistance d'individus et de groupes sociaux qui profitent du statu quo dans le domaine foncier et qui sont donc hostiles à toute réforme limitent les progrès dans la gouvernance foncière. Toute chose qui interpelle les différents acteurs sur leur capacité à réaliser un consensus, au terme de l'exercice d'évaluation de la gouvernance foncière.
Les résultats des travaux de Koudougou vont être soumis à une rencontre de validation, prévue pour se tenir en juin 2014.
Yakoub BORO
( Avec Aujourd8 au Faso )