«Nous avons hérité d’un budget élaboré sous la Transition sans tenir compte d’un certain nombre de priorités, des urgences au niveau national (...). Le gouvernement a dû introduire auprès du parlement une loi de finance rectificative », a expliqué le ministre en charge de l’économie, Rosine Coulibaly à la centaine de participants à la conférence 2017 de l’Initiative africaine concertée sur la réforme budgétaire (CABRI, en anglais), sur la gestion des pressions budgétaires. C’était le mardi 7 mars 2017, à l’ouverture de ladite rencontre, à Ouagadougou. « Nous nous sommes rendus compte que dans certains pays, en raison de chocs imprévus dont les sécheresses, la baisse des cours mondiaux, les revendications sociales qui n’ont pas été budgétisées, il est difficile de conduire à bien le budget initialement élaboré », a-t-elle ajouté. Le secrétaire exécutif de CABRI, Neil Cole a défini les pressions budgétaires comme des tensions qui découlent des différents objectifs publics en concurrence pour des ressources limitées. Certaines, régulières et d’autres chroniques, impactent les finances publiques. « Ces pressions peuvent affecter la viabilité financière, la crédibilité budgétaire et la prestation des services des gouvernements », a-t-il soutenu. Les exécutifs peuvent se préparer aux pressions budgétaires par la prise de mesures d’atténuation et de provisionnement. Une fois survenue, Neil Cole a indiqué qu’on doit y faire face. « L’évaluation de la manifestation d’une pression budgétaire peut déterminer si une rectification du budget est requise. On peut aussi effectuer des ajustements formels et informels », a-t-il dit. A moyen terme, la capacité d’un pays à les gérer peut être améliorée, notamment en augmentant l’espace budgétaire et en accroissant la réactivité des institutions financières. La ministre de l’Economie s’est réjouie de l’engagement des experts à proposer aux décideurs des éléments de réponses pour une meilleure gestion des pressions budgétaires.
Djakaridia SIRIBIE