Toutes les entités de l'Etat doivent passer en 2017, année d'échéance fixée par l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), au budget-programme. Pour ce faire, le Secrétariat technique du Comité de pilotage du budget-programme de l'Etat (ST/CPBPE) s'active à mieux préparer le terrain, à travers la formation des premiers responsables des différents démembrements de l'Etat. Ainsi, du 16 au 17 juin 2014 à Ouagadougou, c'est au tour des responsables des sociétés d'Etat (SE) et des établissements publics de l'Etat (EPE) de bénéficier d'une formation au budget-programme. Ce séminaire permettra d'évaluer le poids de ces opérateurs publics que sont les SE et les EPE dans les finances publiques, de réfléchir avec les acteurs impliqués à la bonne intégration et articulation entre les budgets des opérateurs et les budgets-programmes des ministères et de sensibiliser les acteurs à la réforme des budgets-programmes.
Le budget-programme, approche de gestion de l'action publique, commande une plus grande cohérence dans son ensemble. C'est pourquoi, la coordonnatrice du ST/CPBPE, Amina Billa/Bambara, a estimé qu'une réforme qui ne tient pas compte des SE et EPE serait partielle car elle aura laissé de côté, des acteurs-clés dont la non-prise en compte pourrait s'avérer préjudiciable à tous. En effet, elle s'est dit consciente qu'une bonne partie des résultats de l'action publique est portée par les SE, les EPE et les agences de l'Etat, appelés opérateurs de l'Etat. De plus, sur un budget de plus 1816 milliards de F CFA, plus de 314 milliards sont affectés à ces opérateurs publics, soit environ 17, 32 % du budget de l'Etat de l'année en cours, a indiqué la coordonnatrice. «En ambitionnant la production de documents budgétaires plus complets, cette formation constitue une étape déterminante du processus d'implantation du budget-programme dans notre pays », a-t-elle assuré aux participants.
Le Burkina Faso sera à l'heure
Selon le conseiller technique du ministre délégué en charge du Budget, Justin Nikièma, une des directives de l'UEMOA fixe les règles pour l'élaboration, la présentation, le contrôle des lois de finances et dispose que tous les Etats membres doivent mettre en œuvre la budgétisation par programme au plus tard le 1er janvier 2017. Il a rassuré que toutes les conditions sont réunies pour que le Burkina Faso soit dans l'échéance. Car, a-t-il laissé entendre, des nombreux résultats ont été déjà engrangés. Il a cité entre autres, la définition des programmes budgétaires et des cadres de performances, l'élaboration de budgets-programmes expérimentaux depuis 2010 par certains ministères et institutions et la disponibilité d'un plan de renforcement des capacités. « Si ces résultats appréciables sont pour nous de réels motifs de satisfaction, l'imminence de la mise en œuvre des budgets-programmes commandent quelques ajustements », a-t-il reconnu. Pour lui, mêmes si les politiques publiques sont principalement portées par les ministères et les institutions, ces derniers sont aidés dans leurs missions par les EPE et SE. « Ces structures qui sont donc considérées comme agents d'exécution sont appelées opérateurs dans le budget-programme», a précisé le conseiller technique. L'intégration de ces opérateurs dans le budget-programme, a-t-il poursuivi, devient une nécessité si l'Etat veut évaluer les coûts réels et complets de ses politiques publiques. Il a enfin souhaité que ce séminaire puisse améliorer la prise en compte des opérateurs dans le budget-programme, pour plus de contribution à la mise en œuvre des politiques publiques.
Le budget-programme est une nouvelle approche qui s'inspire des principes de la gestion axée sur les résultats. Il a été introduit depuis 1997 au Burkina Faso à travers la circulaire budgétaire. En juin 2009, les Etats membres de l'UEMOA ont adopté de nouvelles directives portant cadre harmonisé des finances publiques.
Adama SEDGO