Finances: voici une mauvaise pratique sous le régime Compaoré

| 19.11.2015
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Finances: voici une mauvaise pratique sous le régime Compaoré
© DR / Autre Presse
Finances: voici une mauvaise pratique sous le régime Compaoré
La mobilisation des impôts en 2014 n’a pas été un succès. Seulement, 1321,15 milliards de FCFA ont été collectés au cours de l’année 2014 contre 1 441,74 milliards de FCFA en 2013. Un rapide calcul fait ressortir une régression de 8,4%. Ce qui irrite, c’est la raison avancée. La contre-performance proviendrait de la baisse des ressources collectées au titre de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).


Cette taxe qui est une des plus importantes dans le budget du Burkina Faso a connu une régression de moins de 36,40 milliards de francs CFA par rapport à 2013. Dans leur rapport sur les chèques impayés, les députés du CNT avaient relevé le non-reversement de la TVA collectée, la non-facturation de la TVA par des contribuables assujettis et les fausses déductions de TVA non réellement supportée comme des pratiques en cours et néfastes pour le budget national.

Les impôts sur le commerce et les transactions internationales ont considérablement régressé de 24,88 milliards de FCFA. Ces impôts sont payés par les grands commerçants encore appelés opérateurs économiques. L’action conjuguée de ces non-paiements fait perdre au budget national des entrées considérables d’argent. Mais il ne faut pas perdre de vue que les commerçants continuent de s’adonner à cette pratique de non-facturation et de non-reversement de la TVA à cause de l’impunité dont ils jouissaient.

Dans ce milieu, tout le monde portait la double casquette du parti et de ses affidés au pouvoir. Selon certains commerçants, la TVA est leur bénéfice et c’est dans ce bénéfice qu’ils finançaient les activités politiques. D’ailleurs, l’ancien régime brandissait le non-paiement des impôts comme objet de chantage afin d’avoir l’adhésion de tous les gens de ce milieu. Quel agent des impôts, au risque d’essuyer la colère de sa hiérarchie, irait devant ces politiciens teintés pour réclamer un impôt? Le régime Compaoré avait fabriqué des intouchables sur tous les plans. Ne pas payer ses impôts est un détournent de l’argent destiné au budget national pour la réalisation d’infrastructures au profit des populations.

Compaoré et sa suite devaient donc partir afin que les Burkinabè instaurent une véritable gouvernance économique pour optimiser la collecte des ressources propres et financer le développement. Le Burkina Faso est un pays pauvre, il est vrai, mais c’est l’incivisme fiscal et la mauvaise répartition des maigres recettes collectées qui posent problème. Et c’est là qu’il faut corriger. Avis aux futurs dirigeants.

Adoua Kassiro

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