Le Burkina Faso a affiché en 2013 un taux de croissance économique estimé à 6,8% malgré la baisse du cours de l'or dans le monde. C'est ce qui est ressorti de la première session annuelle de la Politique sectorielle de l'économie et des finances (POSEF) tenue ce mardi 11 mars 2014. Le ministre de l'Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba, a reconnu que la mise en œuvre de la POSEF en 2013 s'est faite dans un contexte économique marqué par des projections de croissance modérée au niveau mondial, en raison d'une demande intérieure plus faible et d'une croissance plus lente dans plusieurs pays émergents. Pour lui, c'est dans ce contexte que son secteur a pu enregistrer en 2013, des résultats appréciables et satisfaisants dans bon nombre de mesures et d'indicateurs de performances de la POSEF. A titre d'exemple, il a indiqué que la mobilisation des recettes courantes s'est élevée à environ 1 115,39 milliards de FCFA pour une prévision initiale de 1 065, 66 milliards, soit un taux de recouvrement de 104,67%. Il a ajouté que les efforts en matière de mobilisation des recettes minières ont permis de recouvrer 184,95 milliards de FCFA. « Tous ces efforts ont permis d'atteindre un taux de pression fiscale de 17, 45% en 2013, et permettant pour la première fois au Burkina Faso de respecter la norme communautaire de 17% », s'est-il réjoui. En matière de programmation budgétaire, le ministre a relevé que son département a poursuivi les travaux d'expérimentation du budget-programme, en vue de son implantation à l'horizon 2017, conformément aux directives de l'UEMOA. Il a annoncé que le budget de l'Etat, gestion 2015, sera annexé dans le projet de budget-programme de l'Etat, à titre informatif au parlement afin de permettre au gouvernement de mesurer les défis avant 2017.
En matière de dépenses publiques, selon M. Bembamba, des efforts sont notés pour une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement en vue de réaliser des économies d'investissement. Cependant, a-t-il souligné, le principal défi demeure l'efficacité de la dépense publique. S'agissant des redditions des comptes d'audit et du contrôle des finances publiques, il a signifié que des acquis majeurs ont été engrangés avec la réalisation de la troisième évaluation des performances du système des finances publiques.
Quant au directeur de la coopération du bureau de la Coopération suisse au Burkina Faso, Nicolas Randin, il a indiqué que les partenaires techniques et financiers apprécient les efforts qui ont contribué à relever le taux de pression fiscale à 17,45%, atteignant la première fois, la norme communautaire. Malgré ces avancées, les partenaires, selon lui, estiment que d'importants défis restent à relever dans le domaine de la mobilisation des recettes internes, de la gestion budgétaire, des marchés publics, des investissements publics et de la lutte contre la corruption.
Adama SEDGO