L'Assemblée générale tenue le jeudi 5 décembre 2013, a permis de faire le bilan des activités de l'association des industriels de la filière oléagineuse de l'UEMOA (AIFO-UEMOA), de celle des entreprises membres ainsi que de la filière proprement dite. « Elle a été l'occasion d'échanges de points de vue et nous a permis de définir notre programme d'activités pour l'année 2014 », a déclaré le président de l'AIFO-UEMOA, Jean Louis Kodo. En effet, pour lui, les sociétés membres, par leurs activités de production et de transformation des matières premières oléagineuses, concourent significativement à l'autosuffisance et à la sécurité alimentaire ainsi qu'au développement du Burkina Faso. « Dans le contexte international actuel où les Etats œuvrent inlassablement à la recherche de stratégies visant à booster les économies des espaces nationaux, sous régionaux, les industries de transformation des produits locaux se positionnent comme des acteurs dans l'atteinte de ces objectifs », a ajouté le représentant du ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Jérémy Tinga Ouédraogo.
Cependant, il a affirmé que la treizième Assemblée générale s'est tenue à un moment où toutes les industries de la filière oléagineuse de la sous-région et en particulier celles du Burkina Faso, traversent une situation de crise très préoccupante, tant pour les dirigeants d'entreprises que pour les autorités de l'Union. Le Président de l'AIFO-UEMOA a relevé que le secteur de l'oléagineux est en crise profonde. Il a alors évoqué les difficultés auxquelles il est confronté ces dernières années. Il s'agit, selon Jean Louis Kodo, de la faible disponibilité, mais surtout du coût excessif des matières premières telles que la graine de coton. Il y a aussi l'invasion du marché sous régional par des huiles frauduleusement importées d'Asie, du fait de la porosité des frontières et du non application de la règlementation du tarif extérieur commun (TEC). « Particulièrement, au Burkina, nous enregistrons une forte demande sociale dans le cadre qui est convenu maintenant d'appeler ''la lutte contre la vie chère'' qui a des répercutions sur la compétitivité des industries oléagineuses locales qui font face à une concurrence des huiles importées, notamment celles d'Asie dont les prix de vente semblent plus accessibles aux consommateurs », a noté le porte parole du MICA.
Le secteur des huileries traverse une grave crise commerciale
Et au Directeur général de la SN-CITEC, Alexandre Zanna, de dire que le secteur des huileries traverse actuellement une grave crise commerciale consécutive à la mévente des produits (huiles de coton, aliments de bétail, tourteaux de coton) liée à l'incompatibilité entre les coûts d'approvisionnement en graine de coton (principale matière première) et la valorisation des débouchés commerciaux à la vente des produits finis. Jean Louis Kodo a également confié que les préjudices subis sont énormes et mettent en péril l'existence des sociétés membres de l'AIFO-UEMOA. « Face à cette situation, le gouvernement n'a cessé d'entretenir, dans une cadence de régularité, des concertations avec tous les acteurs interpelés par les difficultés que traverse la filière oléagineuse burkinabè, à l'effet d'identifier des solutions durables permettant de sauvegarder cette importante filière », a indiqué Jérémy Tinga Ouédraogo. Le Président de l'AIFO-UEMOA, a souligné la nécessité de l'implication des différents acteurs en vue de soutenir les actions prioritaires de l'association pour atteindre l'autosuffisance en matières premières et huiles, améliorer leur compétitivité, protéger leurs marchés régionaux.
A l'entendre, ces actions consistent, entre autres, à relancer, diversifier et soutenir la production agricole des oléagineux et d'en garantir la disponibilité et le niveau de prix acceptable pour l'approvisionnement, de rendre prioritaire l'approvisionnement en matières premières des industries locales avant toute éventuelle exportation, d'amplifier le contrôle aux frontières des importations. Le représentant du ministre de l'industrie, du Commerce et de l'Artisanat, Jérémy Tinga Ouédraogo, a enfin salué l'esprit de dialogue et de recherche de l'intérêt général dont a fait montre les principaux acteurs de la filière oléagineuse du Burkina Faso.
L'association des industriels de la filière oléagineuse de l'UEMOA a pour mission de développer la coopération et la coordination techniques et économiques entre les sociétés industrielles dans le secteur des oléagineux et favoriser la production des produits au sein de l'Union. Elle a aussi pour tâche d'étudier et résoudre, en commun, les problèmes relatifs à la production, la commercialisation des produits oléagineux résultant de leurs activités.
Wamini Micheline OUEDRAOGO