Félix Sanon, chef du projet africallia 2014 : « Notre souhait est de faire fructifier les affaires en Afrique de l’Ouest »

| 13.02.2014
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FÉLIX SANON, CHEF DU PROJET AFRICALLIA 2014
© DR / Autre Presse
FÉLIX SANON, CHEF DU PROJET AFRICALLIA 2014
La 3e édition du Forum ouest-africain de développement des entreprises (AFRICALLIA) se déroule du 26 au 28 février 2014 à Ouagadougou. A l'orée de ce rendez-vous des hommes d'affaires du monde entier, le directeur dudit projet, Félix Sanon, fait découvrir, dans les lignes qui suivent, l'origine du concept AFRICALLIA et donne un aperçu de ses enjeux et de ses opportunités.

Sidwaya (S.) : Ouagadougou va abriter, du 26 au 28 février 2014, la 3e édition du Forum ouest-africain de développement des entreprises (AFRICALLIA).Quels sont les enjeux et la portée de cette rencontre d'affaires pour la promotion de l'investissement au Burkina Faso et aux pays de l'espace ouest-africain ?

Félix Sanon (F.S.) : La Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI –BF) a créé le forum AFRICALLIA afin de donner une opportunité réelle aux responsables d'entreprises de l'espace économique ouest- africain de rencontrer à Ouagadougou, en 48 heures, leurs homologues du reste du monde pour tisser avec eux, des partenariats d'affaires aussi bien aux plans commercial, technique, technologique que financier. Ces partenariats peuvent aboutir à des joint-ventures, des sous-traitances, des prises de participations, ou à des co-investissements. Pour cette édition, nous avons mis un accent particulier sur la promotion de deux projets majeurs de notre pays. Il s'agit du Pôle de croissance de Bagré et du nouvel aéroport de Donsin. AFRICALLIA contribue donc à l'investissement étranger direct au Burkina Faso et dans l'espace économique ouest-africain de façon générale. En outre, le forum se tenant chez nous, les hôteliers et les restaurateurs vont augmenter leurs chiffres d'affaires pendant la semaine de la manifestation. Des visites touristiques seront également proposées aux participants pour leur permettre de découvrir les potentialités touristiques du pays. Ce qui peut procurer des retombées dans le secteur du tourisme.

S. : Près de 400 chefs d'entreprises sont attendus à ce rendez-vous d'affaires ; quelles sont les attentes de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI –BF) en réunissant autant de participants ?

F.S. : Effectivement, notre objectif pour cette édition était de réunir au moins 400 entreprises d'une vingtaine de pays du monde. Je dois dire que cet objectif est largement atteint puisque nous allons accueillir plus de 550 participants représentant 423 entreprises en provenance de 23 pays du monde. Chaque entreprise participante aura au maximum 15 rendez-vous formels. Au total, environ 6000 rendez-vous seront organisés au cours de ce forum. Notre souhait est que toutes les entreprises participantes puissent, dans leurs secteurs d'activités respectifs, trouver des partenaires animés d'une réelle volonté de faire fructifier leurs affaires et que le forum AFRICALLIA puisse contribuer au renforcement des bases d'un développement économique de notre pays et de toute l'Afrique de l'Ouest.

S. : A quelques jours de l'événement, peut-on dire que le comité d'organisation est fin prêt ? Quelle sera l'innovation majeure de cette 3e édition ?

F.S. : Oui, le comité d'organisation est fin prêt. Il a été mis en place depuis le mois de décembre 2013. Moi-même, je travaille sur cette édition depuis une année. En outre, nous sommes à notre troisième édition, ce qui signifie que nous avons capitalisé suffisamment d'expérience. Pour l'édition 2014 d'AFRICALLIA, l'innovation majeure réside au niveau de l'organisation des ateliers thématiques qui se tiendront le même jour après la cérémonie d'ouverture. Ce qui n'était pas le cas pour les éditions antérieures. Les rencontres B2B ne commenceront qu'après le déjeuner. Ces ateliers thématiques portent sur deux projets majeurs du Burkina Faso à savoir, le pôle de croissance de Bagré et l'aéroport de Donsin. Nous donnons l'opportunité aux responsables de ces projets de les présenter aux hommes d'affaires du monde entier présents au forum. En outre, une visite du site de Bagré est prévue le samedi 1er mars pour les participants.

S. : Quels moyens disposez-vous pour relever les défis de la présente édition ?

F.S. : Le budget global d'AFRICALLIA dépasse 440 millions de FCFA. Il est essentiellement financé par les frais d'inscription des entreprises participantes, les contributions des partenaires, les sponsors et bien sûr par la Chambre de commerce. Pour cette édition, les institutions qui nous apportent un appui sont : la Commission de l'UEMOA qui nous accompagne depuis la première édition, la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Banque africaine de développement (BAD), la Société financière internationale du Groupe de la Banque mondiale, l'ambassade de la République de Chine Taïwan au Burkina Faso. Je saisis cette occasion pour remercier l'ensemble de ces partenaires qui apportent un appui précieux à l'organisation du forum AFRICALLIA 2014.

S. : Les technologies de l'information et de la communication semblent occuper une place de choix dans le dispositif d'AFRICALLIA. Pouvez-vous nous éclairer sur cette option ?

F.S. : Je dois avant tout, préciser qu'AFRICALLIA découle d'un concept qui a été créé par la Chambre de commerce de Poitiers (France). Ce concept est mis en œuvre grâce à un logiciel. C'est ce même logiciel que nous utilisons pour AFRICALLIA. Effectivement, les inscriptions au forum se font exclusivement par Internet. Il en est de même pour les choix des rendez-vous parce que c'est la formule la plus simple pour nous. Aujourd'hui, Internet est devenu incontournable et il nous facilite beaucoup de choses. Cependant, nous savons que tous les chefs d'entreprises ne disposent pas de l'outil informatique ou ne le maîtrisent pas. Nous avons donc imprimé la fiche d'inscription que nous mettons à leur disposition. Ils peuvent la remplir et nous la retourner. Nous nous chargeons de faire l'inscription en ligne. Pour le choix des rendez-vous, il faut obligatoirement aller sur Internet. Chaque entreprise inscrite au forum bénéficie d'un identifiant et d'un code qui lui permettent d'accéder à la plateforme AFRICALLIA et ainsi de pouvoir visiter le catalogue de toutes les entreprises inscrites et d'émettre lui-même ses souhaits de rendez-vous. C'est une plateforme sécurisée à laquelle ne peuvent donc accéder que ceux qui sont inscrits au forum.

S. : L'Afrique d'une façon générale n'est pas très avancée dans le développement des technologies de l'information et de la communication. Comment comptez-vous gérer cette situation ?

F.S. : Comme je l'ai dit tantôt, Internet est devenu pour les ménages et les entreprises, un outil incontournable qui facilite la vie, notamment la communication et la recherche d'information. Aujourd'hui, vous ne pouvez plus faire un certain nombre de choses si vous ne disposez par exemple d'une adresse e-mail. Nos hommes d'affaires le comprennent bien et s'adaptent à cette situation. Ceux qui ne sont pas lettrés ont des adresses e-mail et savent lire et écrire leurs e-mails par leurs secrétaires ou leurs enfants. Et la CCI – BF travaille également à sensibiliser tous les opérateurs économiques à l'utilisation de l'ordinateur et d'Internet.

S. : Le forum accorde un intérêt particulier à la promotion des Petites et moyennes entreprises ou industries (PME PMI). Qu'est-ce qui justifie ce choix ?

F.S. : La réponse est toute simple. Les PME/PME constituent l'ossature des économies des pays de l'Afrique de l'Ouest. Il nous faut donc trouver des mécanismes et des stratégies à même de favoriser leur développement si nous voulons booster conséquemment nos économies. AFRICALLIA offre une plateforme d'échanges et de rencontres permettant aux entreprises de dynamiser leurs activités grâce aux partenariats mais il peut également favoriser la création d'entreprises.

S : Peut-on dire que le bilan après trois éditions est satisfaisant ?

F.S. : Le bilan d'AFRICALLIA depuis sa création est très satisfaisant dans la mesure où le nombre des participants croît à chaque édition. A la première édition organisée en 2010, nous avons eu 254 entreprises participantes. En 2012, elles étaient 415 entreprises à prendre part au forum, soit une hausse de 63,39%. A cette édition 2014, le nombre des participants sera supérieur à 550 avec plus de 423 entreprises. Seul le Burkina Faso sera représenté par plus de 220 participants. L'enquête de satisfaction que nous avons organisée suite à l'édition 2012 du forum a révélé que 89% des participants étaient satisfaits, non seulement de l'organisation générale du forum, mais également de la qualité des contacts qu'ils avaient noués. Je crois que ces chiffres parlent d'eux-mêmes et témoignent de la pertinence du forum qui offre de réelles opportunités aux hommes d'affaires de notre pays ainsi qu'à ceux de notre espace économique pour rencontrer leurs homologues du reste du monde afin de nouer avec eux, des alliances stratégiques pour développer leurs activités.

S. : Quelles sont les opportunités d'investissement au Burkina Faso ?

F.S. : Au Burkina Faso, l'activité principale tourne autour de l'agriculture et de l'agroalimentaire. A cela, il faut ajouter le secteur des technologies de l'information et de la communication où il y a un gros potentiel au niveau des services à valeur ajoutée. On doit prendre en compte le secteur de l'énergie avec le solaire et les autres énergies renouvelables. Le secteur des infrastructures offre un potentiel du fait que nous sommes dans un pays en construction. Le secteur minier offre d'énormes possibilités d'investissement.

S. : Quelles sont les perspectives pour AFRICALLIA ?

F.S. : Le forum AFRICALIA créé par la CCI du Burkina a vocation à être tournant dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Cette édition devrait se tenir en Côte d'Ivoire mais les démarches n'ont pas abouti à temps. AFRICALLIA est porté par la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso. Mais l'objectif à terme est d'en faire une structure autonome capable de mobiliser des ressources et de s'autofinancer.

Propos recueillis par Séraphine SOME/MILLOGO
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