Exportation vers les USA: Le Burkina Faso ne tire pas assez profit de l’AGOA

| 25.01.2017
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Exportation vers les USA: Le Burkina Faso ne tire pas assez profit de l’AGOA
© DR / Autre Presse
Exportation vers les USA: Le Burkina Faso ne tire pas assez profit de l’AGOA
La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), avec l’appui du projet Trade Hub, a organisé une séance d’information sur les facilités d’exportation vers le marché américain dans le cadre de l’AGOA, et le Schéma de libéralisation des échanges (SLE) de la CEDEAO. C’était hier, mardi 24 janvier 2017 à la Chambre de commerce de Bobo-Dioulasso.

L’AGOA est une initiative adoptée en mai 2000 par les Etats-Unis d’Amérique, qui donne accès en sans frais de douane et sans limitation de volume à un certain nombre de produits de l’Afrique subsaharienne. « Cette initiative vise à encourager les exportations et à stimuler la création d’emplois et le développement économique des pays d’Afrique subsaharienne tout en améliorant les relations entre ces pays et les Etats-Unis d’Amérique », a déclaré François de Paul Bado, responsable des programmes de l’USAID/Burkina, représentant l’ambassadeur des USA au Burkina Faso. Ainsi, plus de 1 800 produits concernés sont éligibles à l’AGOA, en plus des 4 600 autres bénéficiant déjà du Système général de préférence (SPG). Le Burkina Faso a été admis à l’AGOA, le 10 décembre 2004. En intégrant le cercle des pays éligibles à l’AGOA, le Burkina Faso espérait voir le volume de ses exportations vers le pays de l’Oncle Sam, monter en flèche. A cet effet, un centre de ressources AGOA a été mis en place en mars 2005, avec l’appui de l’ambassade des USA. Il est logé au sein de la CCI-BF, afin de mettre à la disposition des entreprises, les informations sur l’accès au marché américain.

Une dizaine d’années plus tard, le constat est fait. Le pays n’a pas su tirer profit des opportunités offertes par l’AGOA. En 2015, les exportations du pays vers les USA ont été évaluées à 3,6 milliards de dollars, dont seulement 41 000 dollars d’exportations dans le cadre de l’AGOA.

Comparaison n’est pas raison ! La même année, les exportations AGOA du Lesotho ont été évaluées à 299 millions de dollars, avec, à la clé, 35 000 emplois dans le secteur de l’habillement, selon les statistiques données par François de Paul Ouédraogo. L’initiative AGOA qui devait prendre fin en 2015, a été prorogée à 2025.

Selon la même source, le Burkina Faso a exporté des mangues séchées sur le marché américain, pour une valeur de 52 000 dollars, sans demander à le faire dans le cadre de l’AGOA. Pourtant, ces produits peuvent bénéficier des exonérations de droits de douane offertes par l’AGOA. En somme, « notre pays n’a pas su utiliser l’AGOA pour augmenter ses flux d’exportations vers les USA, en dépit de l’énorme potentiel dont il regorge », regrette Juste Nacanabo, représentant le président de la délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins. D’où la pertinence de cette formation sur la documentation à l’export, les exigences sanitaires, l’emballage et l’étiquetage pour pouvoir exporter vers les Etats-Unis d’une part, et les avantages offerts par le SLE/CEDEAO, les procédures d’agrément dans le cadre des exportations vers les Etats membres de la CEDEAO, l’accès au financement, les options de regroupement des PME pour pouvoir faire face aux grosses commandes américaines. Le résultat attendu est que les entreprises burkinabè disposent des outils nécessaires pour tirer davantage de profits des opportunités qui leur sont offertes.

Aly KONATE

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