La problématique de la mobilisation des ressources est une question d'actualité en cette période particulière de transition politique au Burkina Faso, eu égard au constat de baisse tendancielle face à de grandes attentes des populations pour davantage d'actions en leur faveur. C'est dans cette dynamique qu'après Ouagadougou le 12 mai 2015, le ministère de l'Economie et des Finances à travers la direction générale des impôts a lancé le recensement dans la ville de Bobo-Dioulasso qui est prévu se dérouler du 22 mai au 31 juillet 2015. L'objectif est la mobilisation des ressources au profit des budgets de l'Etat et des collectivités territoriales. Le ministère entend ainsi mobiliser les ressources intérieures et améliorer l'image de la structure auprès des contribuables. Pour le Directeur général des impôts, Adama Sanou, le recensement consiste pour l'administration fiscale, à aller sur le terrain pour identifier, dénombrer et parfois évaluer, les éléments économiques soumis à l'impôt et les personnes qui doivent supporter cet impôt. C'est une procédure pour constater les changements intervenus dans les éléments imposables de certains contribuables ou détecter les contribuables qui ne sont pas encore déclarés au fisc. A terme, la Direction générale entend mieux maîtriser le fichier des contribuables, élargir l'assiette fiscal et améliorer le niveau de recouvrement des recettes.

Les raisons et les attentes du recensement

Bobo-Dioulasso et Ouagadougou mobilisent en termes de potentiel de mobilisation à plus de 95% dans la masse globale de recette fiscale. Dans le contexte de la transition, il y a beaucoup d'attente de la population face au budget. Que faire et comment prendre en charge ce budget. Il faut donc mobiliser les ressources à la hauteur des ambitions du peuple burkinabè. Comment le faire si la base sur laquelle les impôts doivent être prélevés ne sont pas connus pour alimenter les recettes propres. Ce recensement doit mobiliser au moins 200 millions contrairement à celui de 2006 qui avait mobilisé plus de 600 millions. La particularité de Bobo est que c'est la capitale économique, mais qui ne répond pas véritablement de son nom. Ce recensement permettra la réalisation de beaucoup d'attentes qui ont été formulées pour Bobo au niveau de la voirie, du désenclavement et des transports. Mais il faut que l'ensemble des contribuables apportent leurs contributions fiscales pour son développement et partant du Burkina tout entier. Pour les opérateurs économiques de Bobo à travers Diallo Souleymane, ce recensement est la bienvenue car ce sont les recettes fiscales qui contribuent au développement. Ils sont prêts à contribuer, mais attendent en retour de bonne route pour un meilleur transport des marchandises. S'adressant à l'équipe de recensement, selon Amina Billa Bambara, ce recensement permettra de maîtriser la population fiscale du périmètre de recensement, d'immatriculer les nouveaux contribuables en les identifiant sur un fichier financier unique, et c'est une occasion de construire une nouvelle relation avec le contribuable en lui faisant connaître ses droits et devoirs ; pour cela, elle a exhorté l'équipe à s'acquitter de cette mission avec professionnalisme, courtoisie et abnégation pour lui assurer tous le succès escompté.

Daniel OUATTARA