Création d’une Caisse des dépôts et de consignations au Burkina Faso : Deux mémorandums d’entente signés pour formaliser le projet

| 06.04.2017
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Création d’une Caisse des dépôts et de consignations au Burkina Faso : Deux mémorandums d’entente signés pour formaliser le projet
© Ministère
Création d’une Caisse des dépôts et de consignations au Burkina Faso : Deux mémorandums d’entente signés pour formaliser le projet
Le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA a eu une séance de travail avec les Directeurs généraux de l’Agence française de développement (AFD), Rémy RIOUX, de la Caisse des dépôts de France, Pierre-René LEMAS, le mardi 4 avril 2017. Un seul sujet était à l’ordre du jour de cette séance de travail : le dossier du projet de création d’une Caisse des dépôts et de consignations au Burkina Faso (CDC-BF) ainsi que l’assistance technique pour son opérationnalisation et le financement des pools complémentaires pour ce projet. Deux mémorandums d’entente ont été signés pour formaliser cet appui déjà engagé.

Le gouvernement burkinabè a toujours fait du développement des différents secteurs de l’économie une de ses priorités. Toutefois, l’accès aux financements est une des principales contraintes à la réalisation d’investissements publics et privés au Burkina Faso.

En un mot, il n’existe pas encore au « Pays des Hommes intègres », une institution publique susceptible de répondre aux besoins d’investissements prioritaires du pays.
Afin de mobiliser dans des conditions sécurisées l’épargne domestique pour répondre aux besoins de financement de long terme (énergie, santé, habitat, éducation, etc.), le gouvernement entend mettre en place une Caisse des dépôts et de consignations.

Répondant à la demande du gouvernement burkinabè, les principaux partenaires techniques et financiers de cette future Caisse des dépôts et de consignations que sont l’Agence française de développement (AFD) et la Caisse des dépôts de France ont eu une séance de travail avec les autorités burkinabè, le mardi 4 avril 2017 à Ouagadougou.

Cette séance de travail a abouti à la signature de deux mémorandums d’entente par les Directeurs généraux de l’Agence française de développement (AFD), Rémy RIOUX, de la Caisse des dépôts de France, Pierre-René LEMAS avec la Ministre burkinabè de l’Economie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine COULIBALY, en présence du Premier ministre, Paul Kaba THIEBA.

Avec la signature de ces deux mémorandums d’entente, la Caisse des dépôts de France entend apporter un appui juridique à la création de la Caisse des dépôts et de consignations du Burkina Faso (CDC-BF) et des conseils stratégiques, financiers et organisationnels au gouvernement burkinabè.

Elle s’est également engagée à mettre en œuvre une coopération bilatérale avec la future CDC-BF pour appuyer son démarrage et son développement.
L’AFD s’est engagée à mobiliser quant à elle ses financements et son expertise en matière de définition et de modernisation des politiques publiques pour la réalisation des études nécessaires à la création de la CDC-BF.

Lors du point de presse qui a suivi la séance de travail et la signature deux mémorandums d’entente, le Chef du gouvernement burkinabè a soutenu que la création d’une institution financière notamment la CDC-BF qui interviendra en appui des politiques publiques conduites par l’Etat et les collectivités locales est apparue comme une impérieuse nécessité voire la seule alternative crédible pour faire face à un défi, celui de la satisfaction des besoins d’investissements prioritaires du pays.

Et cela, d’autant plus que le constat de la situation du marché actuel du financement des investissements est peu reluisant : insuffisance du financement d’investissements structurants, non financement à long terme par les banques existantes, inexistence d’une institution-tiers de confiance au Burkina Faso et nécessité de sécuriser et de rentabiliser des fonds de retraite et d‘épargne.

« Cette institution aura pour mission de collecter et de mobiliser des ressources financières endogènes, en vue de financer des projets structurants notamment dans les domaines des infrastructures économiques et sociales. La Caisse des dépôts et de consignations est l’alternative la plus crédible et la plus sérieuse pour apporter des solutions efficaces aux investissements massifs que nous comptons réaliser à travers des projets structurants », a-t-il précisé.

A l’instar de la Caisse des dépôts de France, celle du Burkina Faso va fonctionner avec une commission de surveillance comprenant des parlementaires et des techniciens, un directeur général nommé par l’exécutif.

Sur ce point, Paul Kaba THIEBA a affirmé qu’il est question de mettre en place un équilibre institutionnel, dans le but de servir l’intérêt général.

« Nous avons d’un côté, une directeur général qui est nommé par le président de la république, de même que le caissier général. De l’autre côté, la surveillance est assurée par le parlement. C’est cet équilibre qui peut permettre à l’institution de servir dans l’intérêt général », a-t-il expliqué, avant de souligner que le gouvernement s’attèle à mettre en place un cadre institutionnel et législatif de la future CDC-BF.

« Je voudrai rassurer tout le monde, il y a aucune menace à l’existence de la Caisse de sécurité sociale et de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), il y aura des conventions sur les conditions de collaboration des différentes caisses », a confié le Chef du gouvernement avant d’indiquer qu’il s’agit de centraliser les ressources des travailleurs pour les transformer pour l’intérêt général.

A l’occasion, le Directeur général du groupe Caisse des dépôts française, Pierre-René LEMAS, a partagé l’expérience française, forte de 200 ans et selon lui, la CDC-BF sera un formidable outil de développement qui mérite d’être mis en œuvre pour trois raisons : la protection de l’épargne qui ne peut être assurée que par une institution autonome, la transformation de l’argent qu’on peut retirer du jour au lendemain qu’il a qualifié de « quelque chose qui économiquement tient du miracle, de l’alchimie » et la culture du tiers de confiance.

Au cours de cette rencontre, il a aussi été question des projets de développement financés par l’AFD notamment dans le domaine de l’énergie renouvelable avec la construction de la centrale solaire de Zagtouli.

L’agence a également fait savoir qu’elle entend accompagner la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) avec 80 millions d’euros par an soit 53 milliards de F CFA par an.

DCI/PM

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