Contrôles inopinés sur le gaz à Ouaga

| 16.01.2015
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Bernard Zougouri - SG du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
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Bernard Zougouri - SG du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
Le ministère de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat a lancé une campagne de contrôle auprès des distributeurs de gaz dans le cadre de la lutte contre la pénurie de gaz à Ouagadougou, le 15 janvier 2015. Prévue pour 3 jours, cette opération vise à corriger les disfonctionnements du circuit de distribution du gaz butane.


Le ministère du Commerce n'a pas l'impression que la pénurie actuelle de gaz est liée à la rétention des bouteilles par les distributeurs. C'est en tout cas le constat fait par des contrôleurs qui ont sillonné le quartier Goughin en fin de matinée, le jeudi 15 janvier 2015. Elle était composée de deux vérificateurs de prix de la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes, de plusieurs journalistes et d'agents de la gendarmerie. Les stocks des distributeurs visités sont vides. «Les différents distributeurs disent que la SONABHY n'est pas à mesure de leur fournir le gaz», a déclaré Boniface Somé un des vérificateurs de prix. Le produit est donc devenu rare dans les points de vente agréés. Le problème d'approvisionnement par la Société nationale burkinabè des hydrocarbures est plus criant chez les distributeurs de la marque Sodigaz, leader du marché avec environ 60 % de parts que chez ses concurrents. Le premier distributeur contrôlé vend des bouteilles de gaz de marque Oryx. Son stock est composé de bonbonnes de 12 kg. Le gérant du magasin, Issaka Sédégo affirme que son dernier ravitaillement date d'à peine 24 heures. «J'attends une autre livraison aujourd'hui», a-t-il ajouté. Le chef de la station Total situé derrière le lycée mixte de Gounghin a affirmé, lui aussi, ne pas avoir de problème d'approvisionnement. Par contre au niveau de l'établissement Bolaro et fils, distributeur agréé de la marque Sodigaz, le magasin est résolument vide à l'exception des bouteilles vendues en même temps que les accessoires. Selon la gérante, Pascaline Nacoulma, cela fait deux mois que les bouteilles vides ont été enlevées et jusqu'à ce jour, la boutique n'a plus été approvisionnée. «On a une grande boutique à la cité AN III et compte tenu de la pénurie, lorsqu'il y a une livraison, le stock reste là-bas. Les bouteilles que vous voyez sont vides et destinées à la vente», a-t-elle expliqué. A propos de la vérification des prix de vente, le contrôle a révélé que la majorité des distributeurs respectent les prix fixés par le gouvernement (2000FCFA, la bouteille de 6kg et 5000FCFA,la bouteille de 12kg). Mais comme l'a souligné M. Somé, dans d'autres points de vente, les tarifs ne sont pas affichés. L'opération de contrôle initiée par le ministère en charge du commerce, entre dans le cadre de la stratégie qui a été élaborée, pour mettre fin à la pénurie de gaz. Selon, le conseiller technique du ministre, Amidou, Barry, le contrôle est la première étape de la rationalisation du réseau de distribution du gaz. «Le gouvernement prévoit aussi accroitre l'offre de produit, car le gaz est devenu un produit de première nécessité au Burkina Faso», a-t-il ajouté. En attendant que les responsabilités des différents acteurs du circuit dans la pénurie de gaz soient situées, des consommateurs à l'image de Maïmouna Doro, continuent de faire le tour de la ville avec des bouteilles vides sans pouvoir les recharger.


Nadège YE

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