Ce sont de nombreux experts venus de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), et, d’Europe, qui sont réunis à Ouagadougou, ce jeudi 10 novembre 2016, pour partager leurs expériences en matière de contrôle des transferts et de détournements d’armes. Selon Guido Carrara, représentant de la délégation de l’Union européenne, la question des armes, des munitions explosives, constitue de nos jours une énorme menace pour la sécurité collective à travers le monde. Et, au-delà des personnes qui utilisent ces armes, malgré les contrôles, il y a celui des flux illicites et des transferts et détournements frauduleux de ces armes.
Il ajoute que les dégâts qui résultent de l’usage malveillant des armes sont innombrables. La communauté internationale en a pris conscience et, cela constitue une préoccupation. Elle envisage des pistes concrètes de sortie de ce cercle « infernal » de trafic de toutes sortes d’armes, par le biais du Traité sur le commerce d’armes (TCA).
Le TCA, un instrument contraignant
Magloire Somé, conseiller spécial, représentant du premier ministre, après avoir traduit la reconnaissance du Burkina Faso à l’Union européenne et à l’Office fédéral allemand de l’économie et du contrôle des exportations (BAFA), explique que le TCA, adopté en juin 2013, puis entré en vigueur le 24 décembre 2014, est un instrument permettant d’établir des normes et obligations dans le commerce international des armes conventionnelles. Pour ce qui concerne le Burkina, il affirme qu’il a ratifié ledit traité et s’engage à la relecture du Certificat de destination finale et, l’institution d’un certificat d’utilisation finale.
Le TCA sera donc l’obligation d’un contrôle pour les Etats de prévenir et éliminer le commerce illicite d’armes classiques et, du même coup, empêcher leur détournement. Cela s’avère nécessaire, à en croire Magloire Somé, « dans un monde en perpétuel combat contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les groupes armés de tout genre ». Il annonce que le Burkina Faso s’engage à assurer un encadrement juridique conséquent et plus contraignant, en matière de dispositif de contrôle des transferts d’armes.
Les participants sont invités, au cours de la journée, à discuter avec des experts internationaux sur diverses questions, principes et meilleures pratiques, pour empêcher et détecter les détournements d’armes dans leurs régions respectives. Notons que les travaux s’articuleront en 3 sessions, qui vont de l’évaluation avant le transfert d’armes, en passant par la localisation et le traçage des sources et routes de détournement, pour finir avec les remarques et conclusions.
Armelle Tapsoba