Malgré les nouvelles technologies mises en place dans le domaine, le marché du fret dans la sous-région ouest-africaine reste toujours informel et très coûteux pour les opérateurs économiques. Pour pallier cela et mieux organiser le marché du fret, une étude-pilote sur la mise en place de la bourse de fret a été menée au Burkina Faso par le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Durant deux jours, les acteurs du CBC, en collaboration avec l'Union des conseils des chargeurs africains (UCCA) vont restituer les résultats de cette étude aux participants venus du Togo, de la Côte d'Ivoire, du Niger et du Burkina Faso. Plus concrètement, aux dires du directeur général du CBC, Ali Traoré, ce séminaire va servir de cadre d'échanges entre les acteurs intervenant dans le transport de la sous-région sur la notion de bourse de fret pour une gestion efficiente du marché de fret. La bourse de fret est une sorte de plateforme d'échange direct sans intermédiaire entre les chargeurs et les transporteurs. « La rencontre du jour va permettre aux transporteurs et aux chargeurs de la sous-région de s'asseoir autour d'une table pour discuter et s'entendre sur les prix et les conditions de transport », a indiqué M. Traoré. L'intérêt de la présente réunion est de réduire le coût et le délai de transport des marchandises. « La bourse de fret permet de mettre directement les acteurs principaux en contact qui vont discuter et établir un contrat de transport entre eux. Cela a l'avantage de supprimer les commissions qu'exigent les personnes érigées en intermédiaires entre le chargeur et le transporteur », a-t-il précisé. Les travaux organisés en plénière permettront aux acteurs des transports de passer en revue la mission, le rôle, le fonctionnement, les composantes et les différents avantages de la mise en place d'une bourse de fret aux plans national et régional en particulier.
L'initiative du Burkina Faso saluée
Pour le secrétaire général de l'UCCA, Adamou Saley, la mise en œuvre de la bourse de fret dans la sous-région ouest-africaine va faciliter le commerce international. A cet effet, il a félicité le directeur général du CBC, Ali Traoré, pour avoir été le premier conseil des chargeurs à initier un tel projet, qui va permettre de pallier les obstacles identifiés en matière de gestion du fret routier particulièrement. En effet, une étude réalisée en 1998 dans les pays du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS ) a identifié plusieurs obstacles en matière de gestion du fret routier. Il s'agit, entre autres, de l'insuffisance d'informations entre les opérateurs économiques , des difficultés liées au transport technique et commercial empêchant d'avoir une bonne traçabilité des produits et les difficultés liées au transport et au transit , en particulier la question cruciale du fret-retour qui constitue un facteur de renchérissement du prix de transport. A partir de là, les chargeurs attendent que la mise en place effective de la bourse de fret régionale jugule ses multiples entraves. C'est pourquoi, le secrétaire général du ministère des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, Pascal Yaméogo, représentant le ministre, a exhorté les participants à pousser la réflexion sur le sujet en vue d'assainir la gestion du fret et d'organiser le marché du fret dans la sous-région. Car un pays de l'hinterland comme le Burkina est particulièrement tributaire des dysfonctionnements de la chaîne logistique de transport.
Somborigna Djélika DRABO
Yvette ZONGO
(Stagiaire)
