En 48 heures, la capitale kenyane a vibré au rythme de la TICAD 6. Dialogues, séances plénières, audiences, échanges se sont succédé au niveau du Kenyatta International Convention Center de Naïrobi où plus de 54 pays africains, avec les représentants de 52 autres pays partenaires, 74 organisations internationales et régionales, les délégations du Japon se sont réunis pour inaugurer un nouveau chapitre du processus de la TICAD. Les participants qui se sont tous félicités de cette première tenue de la TICAD en Afrique, ont salué les réalisations qui ont été faites à ce jour, dans le cadre de ce partenariat. Dans cet objectif, une analyse de l’état de l’avancement des engagements de la TICAD 5 a été faite. Concrètement, on note les progrès enregistrés dans la promotion de l’accroissement de la production du riz, dans le cadre de l’initiative multilatérale de la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique, ainsi que l’amélioration de l’éducation, et des compétences des jeunes et des femmes d’Afrique. Par ailleurs, un appel a été lancé aux différents partenaires à redoubler d’effort, en vue de parvenir à la mise en œuvre intégrale du Plan d’action de Yokohama, adopté en 2013. Abordant le programme de l’agenda 2063 de l’Afrique, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a affirmé que pour une réalisation de ce programme de développement durable, les approches doivent être cloisonnées et intégrées pour sa mise en œuvre, avec l’engagement de ne laisser personne derrière.
Un mécanisme de suivi de la Déclaration de Naïrobi annoncé
Il en est aussi ressorti que 3 grands défis émergents ont eu un impact sur le développement de l’Afrique, depuis la dernière TICAD. Il s’agit de la baisse des prix mondiaux des matières premières, de l’épidémie d’Ebola et de la radicalisation ou terrorisme, des conflits armés et du changement climatique. «Mais, nous réaffirmons notre engagement à faire de ces défis, des opportunités pour un développement durable», a laissé entendre M. Abe. Et c’est par rapport à cela que la TICAD 6 se fonde sur la dernière édition pour relever les nouveaux défis du développement de l’Afrique, et répondre stratégiquement, aux accords continentaux et mondiaux pertinents, tels que le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Dans le document qui a résulté de ces assises et nommé «Déclaration de Naïrobi», 3 piliers ont été mentionnés : la promotion de la transformation économique structurelle par la diversification économique et l’industrialisation, la promotion de systèmes de santé résilients pour la qualité de vie, et la promotion de la stabilité sociale pour une prospérité partagée. Pour le président du Tchad et de l’Union africaine, Idriss Déby, ce précieux document qui présente les actions futures en matière de partenariat agissant entre le Japon et l’Afrique, s’inscrit en droite ligne des agendas de développement de l’Union africaine et des Nations unies. «Le suivi et l’évaluation périodiques des réalisations qui seront menées sur le terrain, sont importants pour nous assurer des impacts réels des divers projets et programmes», a affirmé Idriss Déby. En somme, la mise en œuvre effective des mesures dans le cadre des 3 piliers, nécessitera un mécanisme de suivi efficace, soutenu par de solides systèmes de surveillance et d’établissement de rapports .
Larissa KABORE, de retour de Naïrobi
