L’heure de vérité pour les banques africaines

| 07.08.2013
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L’heure de vérité pour les banques africaines
© DR / Autre Presse
L’heure de vérité pour les banques africaines
Au moment où le nord peine toujours à sortir la tête de l'eau, les économies africaines affichent des taux de croissance jusqu'à 2 chiffres. Le secteur bancaire profite de cette embellie, riche du récent éclatement de la bulle financière au nord. L'option-concentration, dans la prudence, reste de mise pour les majors africaines.

Après les cinq glorieuses (2005 -2010) qui ont vu les grandes banques africaines sortir de leurs bases traditionnelles, l'heure est désormais au réalisme. Dans ce dossier nous passons en revue les stratégies d'ensemble avec ce constant évident : l'heure des conquêtes si elle n'est pas révolue, est devenue plus prudente. Pressés par des actionnaires exigeants et des Bourses de valeurs mobilières réputées «sévères» envers les financières, les banques cherchent désormais à relever leurs ratios de rentabilité des fonds propres et, pour certains, à renflouer le tier one pour suivre le mouvement d'ensemble des réglementations africaines. La situation est, sur ce point, la même au Nigéria qu'au Maroc. D'aucuns parmi les analystes nous disent que les banques du Maroc et du Nigéria sont dans le temps de la digestion et de la consolidation des acquis. Reste les sud-africaines, peu présentes en zone francophone et les kenyanes qui s'aventurent rarement en dehors de l'Afrique de l'Est.

Si quelques banques algériennes (BEA, CPA) voient leur nom revenir régulièrement dans les classements des banques africaines, elles semblent privilégier d'abord la restructuration et la modernisation au détriment d'une expansion africaine. Quant à la Tunisie post révolution, elle devient au gré des crises un petit supermarché où les banques peuvent faire leurs emplettes sans risques, croyait-on. La mise sous administration provisoire de la Banque de Tunisie est très suivie jusque dans les Bouches du Rhône ou le Crédit Mutuel (CIC), malheureux actionnaire de 40%, doit abhorrer l'odeur du jasmin. Bref, du Nord ou du Sud, les banques commerciales africaines sont sous-valorisées, cotées dans des Bourses friandes pour les télécoms et méfiantes pour la finance. De là à imaginer une cotation à Londres ou à Paris, il n'y a qu'un pas que beaucoup rêvent de franchir. Dossier.

ADAMA WADE

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