A la date du 31 mars 2016, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso des projets nationaux et multinationaux, comprenait quinze opérations d’un montant total d’engagement de 293 milliards de F CFA. Avec un âge moyen de 3,1 années du portefeuille, le taux de décaissement cumulé se situe à 32%. Ce portefeuille concerne le Document de stratégie pays (DSP) 2012-2016 dont les cibles ont été le développement des infrastructures de soutien à la croissance et la consolidation de la gouvernance. De façon spécifique, il s’est agi, pour la BAD, d’exploiter, d’une part, les potentiels du Burkina pour accélérer la croissance et le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest à travers l’appui à la densification des infrastructures notamment routières, de communication et d’électricité, et d’autre part, renforcer la capacité de gestion stratégique de l’Etat pour une fourniture efficiente des services publics et participer à l’amélioration de l’environnement des affaires. Au regard du contexte burkinabè et de l’évolution de la situation sociopolitique au Burkina ces dernières années, la performance du portefeuille national public de la Banque est jugée satisfaisante, avec un seul projet jugé problématique. C’est ce qui ressort de la réunion des experts de la BAD et des responsables des structures techniques du gouvernement. Une réunion qui avait pour objectif de faire la revue de l’achèvement du DSP 2012-2016 et du portefeuille 2016 de la BAD. Cette rencontre a aussi été l’occasion pour les acteurs de décliner les grandes lignes du DSP 2017-2021. Les principaux piliers de ce DSP sont la promotion de l’accès à l’énergie et la promotion des infrastructures de transformation structurelle. Entendons par là que la BAD compte, au cours des 5 années à venir, accompagner le Burkina dans les secteurs énergétique et agricole. Cela, en favorisant notamment l’accès à l’électricité, le développement des énergies renouvelables et le renforcement de l’efficacité énergétique. Sur le plan agricole, il s’agira de faire la promotion des infrastructures de transformation agricole et de préservation de l’environnement, de développer le capital humain pour l’employabilité dans les secteurs porteurs de l’économie, de réaliser des infrastructures de désenclavement des zones de production.
Cibler les secteurs pour plus d’efficacité
Pour la BAD, le choix du secteur de l’énergie se justifie par le fait que l’accès à l’électricité au Burkina Faso apparaît comme un véritable obstacle à la transformation de l’économie, à la promotion d’une croissance inclusive et durable. Quant au choix de la promotion des infrastructures de transformation structurelle, il répond à la nécessité de la maîtrise de l’eau pour l’autosuffisance alimentaire, au développement de l’agro-business, de l’employabilité dans le secteur rural au Burkina Faso. C’est également en tenant compte des priorités d’action du gouvernement burkinabè contenues dans le Plan de développement économique et social (PNDES) en cours de finalisation et des « high 5 » de la BAD que les deux parties sont convenues de promouvoir ces deux secteurs. « Certes, tout est prioritaire au Burkina, mais pour plus d’efficacité dans les actions, il convient de cibler des secteurs, et les repartir en les partenaires », a indiqué le Ministre en charge de l’Economie, Alizatou Rosine Coulibaly/Sori. Pour elle, en effet, il est plus indiqué d’éviter le saupoudrage et d’avoir des actions ciblées qui auront un impact sur la vie des populations. Du reste, a rappelé la Représentante résidente de la BAD, Antoinette Batumubwira, la formulation des axes stratégiques du prochain DSP est un exercice itératif. De ce fait, tout en tenant compte des priorités préétablies, la stratégie pourra être davantage peaufinée pour plus d’efficacité.
Adama SIGUE