La finance islamique est une finance dont le mode de fonctionnement repose sur les principes de la Charia (la loi islamique) et avec comme valeurs, la justice, l’équité, la solidarité et la transparence. Méconnu il y a quelques années, ce système de finance a traversé ses frontières orientales.
Il suscite aujourd’hui un intérêt chez les banquiers occidentaux, et s’installe progressivement dans tous les continents. Des actions sont entreprises en vue de promouvoir ce mécanisme alternatif. Au Burkina Faso par exemple, une association a été créée pour œuvrer à sa promotion.
Il s’agit de l’Association pour la promotion de la finance islamique au Burkina Faso (ADEFI-BF). En Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont organisé chacun un forum sur la finance islamique.
Ce mécanisme de financement diffère des autres par sa vision particulière du capital et du travail. Le concept recouvre l’ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la Charia qui suppose l’interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation d’investir dans les secteurs considérés comme illicites, ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.
En clair, avec la finance islamique, on ne parle donc pas de taux d’intérêt, un principe qui constitue même la base de la finance classique, ni d’incertitude dans les investissements des fonds reçus, ni de perte car elles seront partagées, s’il en résultait. On ne pourra non plus investir dans l’alcool, le tabac, le porc, les armes, les jeux du hasard.
En effet, pour la loi islamique, l’intérêt est assimilé à l’usure et est de ce fait interdit. Née en Arabie Saoudite au Moyen Age, l’interdiction de l’usure ou des taux d’intérêt est devenue la base de finance islamique.
Les produits financiers et les transactions sont validés par un comité de conformité appelé ‘’Charia Board’’ qui travaille de façon indépendante au regard des règles et des principes islamiques.
Au-delà des principes de base, ce système de finance comprend également les produits financiers qu’on retrouve dans la finance conventionnelle comme le crédit ou prêt, l’épargne, le placement et l’assurance.
Les produits de la finance islamique du point de vue commercial sont nombreux; l’essentiel étant que ceux-ci soient ‘’halal’’ et non illicites.
Ce mode de financement du développement ne s’est pas encore fait une bonne place dans l’arène de la finance mondiale. Même si de plus en plus on en parle d’une finance islamique mondiale qui connait une croissance annuelle de 16%, elle ne représente aujourd’hui que 1% de la finance globale; ce qui lui donne beaucoup de chemin à faire.
Née dans une région fortement islamique et où l’argent du pétrole afflue et les fortunes individuelles sont importantes, le ‘’islamic banking’’ est surtout très sollicité au proche et moyen Orient, zone à grande résurgence religieuse au regard de l’évolution de la situation sociopolitique actuelle.
Plus élargie, cette activité a un potentiel, selon les experts, de 2000 milliards de dollars si l’on prend en compte les musulmans d’Europe et d’Amérique du nord. Tout compte fait, la compétition pour le leadership en matière de finance islamique n’est pas à l’ordre du jour.
Agence d’Information du Burkina
bl/ata