Le secteur bancaire du Burkina Faso pourrait s’enrichir, dans un avenir proche, avec la création de la Banque islamique de développement (BID). C’est l’une des informations que l’on peut retenir de la séance de travail entre le Premier ministre, son Excellence Paul Kaba THIEBA et des experts de la BID.
« Nous sommes venus voir dans quel cadre la Banque islamique de développement pourrait ouvrir les guichets d’une banque islamique commerciale pour diversifier l’offre de produits financiers », a souligné le responsable régional du secteur privé de la BID, Mamadou BARRO, à l’issue de l’entrevue.
Un autre point à l’ordre du jour des échanges entre le Chef du gouvernement et la BID a été l’émission d’un emprunt obligataire islamique dénommé Sukuk (obligations compatibles avec la charia). A entendre M. BARRO des pays de la sous-région Ouest-africaine comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Togo ont déjà fait des émissions d’emprunt obligataire islamique ou Sukuk. Selon lui, une telle démarche vise à diversifier la collecte des ressources afin d’aider les Etats membres du groupe la BID à financer leur développement socioéconomique.
En retour, le Premier ministre, son Excellence Paul Kaba THIEBA a apporté tout son soutien aux experts de la BID, a fait savoir le responsable régional du secteur privé de la BID.
« Le Premier ministre est prêt à accompagner le groupe de la BID dans la création d’une banque islamique au Burkina Faso. Nous pensons que nous avons posé les jalons. Dans un avenir proche, vous allez entendre parler de la banque islamique au Burkina Faso », a-t-il expliqué.
Il existe quatre BID en Afrique de l’Ouest : une au Sénégal, une au Niger, une en Mauritanie et une autre Guinée-Conakry.
Le Burkina Faso a pris l’option d’exploiter les possibilités offertes par la finance islamique pour lever des fonds nécessaires à ses politiques de développement notamment le Plan national de développement économique et social (PNDES). C’est dans cette optique que les autorités prévoient d’ailleurs la mise en place prochaine d’un système de microfinance islamique dans le pays.
DCI/PM
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Qu’est-ce qu’un Sukuk ?
Instruments de financement de marché, les Sukuk sont une alternative aux instruments classiques qui, portant intérêt, sont illicites selon l’Islam. Ils sont adossés à un actif sous-jacent (et obligatoirement licite aux yeux de l’Islam) dont le rendement est généralement utilisé pour rémunérer les investisseurs.
Source : Jeune Afrique