Une mission de haut niveau de l'ICD, un démembrement de la Banque Islamique pour le Développement (BID) était à Ouagadougou du 25 au 27 septembre 2014 dans le cadre de la mise en place d'une fenêtre islamique au sein de Coris Bank Internationale (CBI). Cette équipe est venue à Ouagadougou, selon Idrissa Nassa, Président directeur général deCBI, pour «s'entretenir avec les responsables de la Banque dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet». Il s'agit notamment pour CBI, de mettre en place de façon parallèle, des institutions chargées d'offrir des produits financiers à sa clientèle sur la base de la règlementation islamique. C'est donc un autre volet intégré à la banque existante et qui finance sur la base de règles d'éthique.
«L'ICD s'est engagée aux côtés de CBI pour lui apporter son assistance en termes de formation et de mise en place des infrastructures de la fenêtre islamique», indique Idrissa Nassa, qui ajoute que «ce projet va faciliter l'accès au financement pour les porteurs de projets,vu que l'objectif est de soutenir l'économie nationale à travers la pratique de la finance islamique». La plus-value de cette coopération, selon les responsables de l'ICD, est qu'il y aura un choix de produits plus large que dans la banque conventionnelle. La mission de ICD a consacré deux jours à la formation des agents de CBI et à leur sensibilisation sur les pratiques islamiques afin de conduire à bien le projet. La prochaine étape, à signifié le PDG de CBI, «consistera à planifier et mettre en œuvre le projet, le démarrage des activités de la fenêtre islamique étant prévu pour début 2015».
Pour sa part, le Dr Abdessattar Khouildi, secrétaire général du Centre International Islamique de Réconciliation et d'Arbitrage, indique que leur choix a porté sur CBI parce que «il y a un potentiel en matière de financement au Burkina Faso» et que CBI a exprimé le désir de diversifier son activité et de satisfaire sa clientèle en créant une fenêtre islamique. Cette fenêtre va permettre à la banque de continuer de fonctionner sur le plan conventionnel et en même temps, d'ouvrir une gamme de produits pour la clientèle qui veut toutes sortes de financement selon les principes de la finance islamique. Pour ce qui est des gammes de prestations à offrir à la clientèle, «les discussions se poursuivent sur les produits les mieux appropriés à la réalité locale, notamment des financements à moyen et long terme», a fait savoir Dr Khouildi.
«Notre stratégie au niveau de la BID et surtout de l'ICD est d'augmenter notre capacité de financement en Afrique dans les dix voir vingt prochaines années», à fait remarquer Mohamed Maher Mannai, directeur des programmes ICD. Pour lui «CBI est une banque très active qui travaille de façon méthodique et qui se concentre beaucoup sur tout ce qui est innovation dans les finances».
Nous choisissons donc des partenaires stratégiques pour bâtir une relation à long terme, afin de couvrir tous les secteurs financiers, encourager les initiatives privées, financer les PME et aussi contribuer à élargir l'économie au Burkina. Donc au lieu de financer deux ou trois projets à partir de Djeddah, nous ouvrons des canaux pour augmenter notre participation à la relance de l'économie nationale. Il n'a pas manqué de rappeler que «la finance islamique n'est pas destiné qu'aux musulmans mais à tout porteur de projet attentif à l'éthique et à la morale». D'ailleurs, il a mentionné dans son propos que la collaboration CBI/ICD va s'élargir dans les autres pays où la banque est installée.