Le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, a mis officiellement en exploitation la plateforme du Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE), ce mardi 16 février 2016. Pour le Chef du Gouvernement, SYLVIE possède cinq atouts « non moins importants ». Elle réduit la fraude en éliminant les contacts physiques ; elle favorise un gain de productivité et de temps, en faisant passer la durée des opérations de dédouanement des exportations, par exemple, de 21 à 3 jours ; elle augmente la compétitivité des entreprises burkinabè en amenuisant les coûts d’établissement de certains documents de 70%. Foi du Premier ministre THIEBA, SYLVIE permettra une hausse des recettes fiscales et douanières à chiffrer entre 20 milliards et 25 milliards de francs CFA. Il est également attendu d’elle une amélioration du climat des affaires, un axe central du programme de société du président Roch Marc Christian KABORE et de la Déclaration de politique générale du 5 février dernier.
La présidente de la délégation de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), cheville ouvrière de la mise en place du dispositif, Victoire BENAO, a affirmé : « La plateforme électronique SYLVIE, qui, de nos jours, est une réalité, permet d’interconnecter toutes les structures publiques et privées qui délivrent des documents exigés pour le pré-dédouanement des marchandises. Elle contribuera à simplifier et réduire les délais et les coûts des formalités de pré-dédouanement des marchandises, facteurs essentiels à la constante quête de compétitivité ». Selon Mme BENAO, la CCI-BF a reçu de l’administration des douanes le mandat de mettre en place le cadre de l’exploitation technique et commerciale de la plateforme, de veiller à sa performance, à sa sécurité et à sa maintenance curative et évolutive. En outre, la faîtière du gotha économique national a investi dans ce projet près de 435 millions, soit 20% du coût global de l’ouvrage. Elle a aussi mis sur pied une société anonyme, la SOGESY, au capital de 400 millions de francs CFA, afin d’exécuter à bien sa mission.
Pour sa part, le représentant du Fonds pour le climat d’investissement en Afrique (ICF), Hubert HOURIZENE, a donné le sens de l’intervention de son institution, évaluée à 1 milliard 250 millions, soit 56% du coût global du projet : « Contribuer significativement à l’amélioration de l’environnement des affaires au Burkina Faso ». M. HOURIZENE voit en SYLVIE un outil de simplification des procédures, de traçabilité des documents et de lutte contre la fuite des capitaux, entre autres.
La ministre de l’Economie, des finances et du développement, Mme Rosine COULIBALY née SORI, a indiqué que SYLVIE s’inscrit dans une vaste réforme de modernisation de l’administration des douanes par l’informatisation des services pour réduire les délais des formalités douanières et sécuriser les droits et taxes.
Pour elle, cette plateforme, qui réunit 10 administrations publiques, 13 banques, 8 compagnies d’assurances et une société d’inspection (COTECNA), matérialise l’engagement du Gouvernement à accompagner le monde économique dans la facilitation du climat des affaires au Burkina Faso, avec en perspective l’amélioration des performances nationales dans le rapport doing business. Mme COULIBALY a invité tous les acteurs à apporter leur contribution au succès de la plateforme.
Interpellé par la presse sur d’éventuelles difficultés de fonctionnement de SYLVIE pouvant résulter de l’analphabétisme de la majorité des acteurs, des coupures d’électricité et des caprices de la connexion internet, le Chef du Gouvernement, Paul Kaba THIEBA, a soutenu : « En toute chose, il faut un début ». Sur les problèmes énergétiques, il a évoqué les mesures à court terme contre les délestages et une politique à moyen et à long termes consacrée à la connexion avec les pays voisins, à la rationalisation de la consommation énergétique et au développement de l’énergie solaire, afin de réduire le prix moyen du kilowatt/heure d’électricité et d’attirer de nombreux investisseurs.