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Agence de l’eau du Gourma : Des mesures pour stopper l’ensablement des barrages

| 01.07.2016
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Agence de l’eau du Gourma : Des mesures pour stopper l’ensablement des barrages
© DR / Autre Presse
Agence de l’eau du Gourma : Des mesures pour stopper l’ensablement des barrages
Le Secrétariat permanent pour la gestion intégrée des ressources en eau (SP/GIRE) organise, du 27 juin au 2 juillet 2016, une caravane de presse dans quatre provinces du Burkina Faso. Cette tournée entre dans le cadre d’une campagne de sensibilisation à une meilleure protection des ressources en eau.


La problématique de l’eau dans le contexte actuel marqué par les variations climatiques demeure l’un des sujets qui préoccupe les populations et les gouvernants. En vue de permettre aux journalistes de constater de visu l’ampleur des phénomènes de dégradation des ressources en eau sur le terrain, le Secrétariat permanant pour la gestion intégrée des ressources en eau (SP/GIRE) effectue, depuis le 27 juin 2016, une tournée dans différentes localités du pays. Premier jour de la tournée, il est 13 heures 30 mn, la caravane de presse quitte Ouagadougou, la capitale burkinabè pour Fada N’Gourma, une ville située à l’Est du pays. Après 4 heures de route, la caravane est à destination. « Nous sommes ici pour parler de gestion de ressources en eau. Par conséquent utiliser judicieusement l’eau servant à laver les mains afin que tout le monde en bénéficie », lance à l’heure du dîner, un des organisateurs de l’activité à un journaliste sous un ton d’humour. « Rassure-toi je n’ai pas l’intention de vider la barrique », réplique ce dernier. Le lendemain 28 juin 2016, les caravaniers prennent la direction du barrage de Sampiéri, situé à 140 km de la cité de Yendabli sur le tronçon Fada-Niger après plus d’une heure d’échanges avec la direction générale de l’Agence de l’eau du Gourma (AEG). Au bout de deux heures, l’équipe est sur les berges de la retenue d’eau. Les actions des populations sur le barrage sont visibles. « Ces jardins que vous voyez de ce côté sont dans le lit majeur du barrage », nous fait remarquer le Secrétaire permanent pour la gestion intégrée des ressources en eau, Moustapha Congo. Le fait de travailler dans la bande de servitude, poursuit-il, a des effets néfastes comme l’ensablement du barrage et l’utilisation des produits chimiques dans la culture maraichère, cause de dommages très importants à la biodiversité, notamment les poissons et les petits ruminants qui s’abreuvent dans le barrage. Cela peut aussi contaminer l’homme et empêcher des acteurs comme les pécheurs de mener à bien leurs activités. « J’ai vécu ici et je connais le niveau d’ensablement du barrage. A l’endroit où l’eau pouvait m’atteindre à la poitrine, elle n’arrive plus aujourd’hui à mes genoux », nous confie le président du groupement « Boyaba » des pêcheurs de Sampieri, Ouoba Mano. Si on n’y prendre garde, d’ici à 20 ans, on n’aura plus d’eau dans le barrage, prévient-il tout en implorant l’aide du gouvernement pour venir à bout du phénomène.

Des cordons pierreux pour éviter l’ensablement

Le barrage de Sampiéri est confronté à une autre difficulté majeure. Il s’agit des plantes aquatiques envahissantes. Elles sont devenues préoccupantes avec l’usage des engrais et le fait que les populations cultivent dans les lits des cours d’eau car ce problème n’existait pas, 10 ans plutôt, relève le secrétaire permanent de la GIRE. Le président du groupement « Boyaba », lui, pense que ces plantes sont apparues avec les pêcheurs Haoussa qui ont transporté les grains de l’espèce avec leurs filets de pêche. Pour sauver la retenue d’eau, l’Agence de l’eau du Gourma qui a la charge de valoriser l’infrastructure hydraulique prévoit une batterie de mesures, nous annonce la directrice générale de l’AEG, Nadège Flora Du Barry/ Bationo. « Nous sommes en train de délimiter une zone de servitude dans laquelle aucune activité humaine ne sera possible dans le futur. Nous mettons aussi en place des cordons pierreux, toute chose qui va freiner considérablement l’ensablement du barrage », nous rassure-t-elle. Concernant la question de plantes envahissantes dénommées « jacinthe d’eau», c’est la lutte mécanique consistant à arracher les plantes, qui est préconisée, précise Mme Du Barry tout en sollicitant l’implication des populations pour une meilleure gestion des points d’eau. Elle se souvient toujours des difficultés auxquelles son agence a été confrontée à Sampiéri. « Les populations nous ont menacés avec des coupe-coupe, car selon elles, le Président du Faso avait vendu le barrage. Il a fallu l’intervention de la délégation spéciale de Kantchari pour les ramener à la raison », soutient-elle. Une police de l’eau incluant la police nationale, la gendarmerie, les agents des eaux et forêts et de santé se met progressivement en place. Selon les responsables de l’agence de l’eau du Gouma, cette police aura pour rôle de constater des faits, de dresser des procès-verbaux et de sensibiliser les acteurs à la préservation des ressources en eau. La visite du barrage de Sampiéri marque la fin de la première étape de la caravane. La deuxième étape concerne l’agence de l’eau du Nakanbé et l’équipe séjournera dans les provinces de l’Oubritenga et du Sanmatenga.

Abdoulaye BALBONE

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