AG des sociétés d'Etat : La SONABEL, la grande malade

| 30.06.2015
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AG des sociétés d'Etat : La SONABEL, la grande malade
© DR / Autre Presse
AG des sociétés d'Etat : La SONABEL, la grande malade
Examiner la situation financière des sociétés d'Etat, afin de trouver des solutions idoines aux difficultés qui leur permettront de participer au développement économique et social du pays. C'est l'objectif de l'Assemblée général des sociétés d'Etat (AG-SE) qui se tient les 29 et 30 juin 2015, à Ouagadougou. Cette 23e session a révélé entre autres, une baisse de 2,6% du taux de croissance du PIB réel, l'état de déficit de 6 sociétés d'Etat sur 19 qui ont présenté leur état financier et une baisse de 23,45% du résultat net.

L'obligation de rendre compte est sans conteste, un principe fondamental et l'une des principales exigences de la gestion publique et de la bonne gouvernance. Répondant donc, à cette obligation et aux exigences de la réglementation des sociétés d'Etat, celles-ci étaient 21 à être auscultées.

Parmi ces entreprises, 19 sont appelées à présenter leur état financier, exercice 2014 et 2 autres, des rapports d'explication sur leur processus d'opérationnalisation. Il s'agit de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), créée en 2013 et de la Société nationale de l'aménagement des terres et de l'équipement rural (SONATER), ex-FEER, transformé en société d'Etat en 2014.

Par ailleurs, cette rencontre de deux jours, sera le lieu pour le cadre de concertation des sociétés d'Etat de rendre compte de son fonctionnement et pour le Cabinet Panaudit Burkina, de présenter le projet de code de bonnes pratiques de la gouvernance d'entreprise au sein des sociétés d'Etat, élaboré et validé à la 21e session de l'AG-SE.

«La croissance économique mondiale au cours de l'exercice 2014, a été moins vigoureuse et est restée inférieure aux prévisions», a déclaré le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Selon lui, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel a été ainsi revu à la baisse et s'est établi à 3,3% à la fin de l'année 2014, selon le rapport sur les perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international (FMI)».

«Au Burkina, l'activité économique a été marquée par la baisse conjuguée de la production céréalière et du cours de l'or et du coton, la contraction des importations et la situation sociopolitique nationale ayant abouti aux événements des 30 et 31 octobre derniers» foi de Yacouba Isaac Zida. Il a affirmé que le taux de croissance du PIB réel a ainsi, baissé de 2,6%, passant de 6,6% en 2013 à 4% en 2014.

A l'en croire, l'exercice clos au 31 décembre 2014 de nos sociétés, s'est déroulé dans un contexte mondial, sous-régional et national, marqué par une tendance baissière de l'activité économique, toute chose qui a impacté les performances économiques et financières de ces sociétés.

En effet, 5 sociétés ont vu leur chiffre d'affaires baisser, traduisant la diminution du volume de leurs activités. Contrairement à la précédente session quand l'ensemble des sociétés d'Etat étaient bénéficiaires, cette session enregistre 6 sociétés déficitaires sur 19.

D'une manière générale, les sociétés ont enregistré, au cours de l'exercice écoulé, une contre-performance par rapport à l'exercice précédent et leur performance économique, appréciée par les taux de croissance du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée, s'est détériorée. Le taux de croissance du chiffre d'affaires des sociétés d'Etat est de 2,63% en 2014 contre 11,42% en 2013 et traduit une augmentation plus faible du volume des activités des sociétés. Le taux de croissance de la valeur ajoutée a suivi la même tendance et s'est établi à 8,37% en 2014 contre 24,31% en 2013, montrant une décélération de la création de richesses par les entreprises d'Etat, ces deux dernières années.

Le résultat cumulé de nos sociétés, bien que bénéficiaire est en baisse, foi du Premier ministre. Il a expliqué qu'il est de 62,093 milliards en 2014 contre 81,111 milliards de F CFA en 2013, soit une baisse de 23,45%. Cette baisse de résultat net est due principalement, au déficit de 11,753 milliards de F CFA, réalisé par les 6 entreprises que sont l'Acomod-Burkina, le Bumigeb, la Minofa, la SEPB, la Sonabel et la Sonagess. «La Sonabel contribue, à elle seule, à ce déficit à hauteur de 11, 189 milliards de FCFA, soit 95,20%», a-t- il souligné.

«Malgré le contexte et les contre-performances, nos sociétés ont pu contribuer à alimenter le budget national à hauteur de 195,510 milliards de F CFA en 2014 et la situation économique et financière de nos entreprises reste globalement, satisfaisante», a rappelé Yacouba Isaac Zida. Il a par conséquent, encouragé les dirigeants d'entreprises, ainsi que leur personnel à redoubler d'effort pour inverser la tendance dans l'optique d'inscrire leurs sociétés dans la dynamique d'une croissance soutenue, gage d'un développement durable.

Aline Ariane BAMOUNI

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