La Banque africaine de développement (BAD) a initié conjointement avec le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), le Programme de renforcement de la résilience des populations à l'insécurité alimentaire au Sahel (P2RS). L'objectif du P2RS est d'éradiquer les causes structurelles des crises alimentaires et nutritionnelles en aidant les ménages vulnérables à accroÎtre leur productivité et leurs productions agro-sylvo-pastorales. La contribution de la BAD au financement de ce programme s'élève à 120 milliards de F CFA dont 7,5 milliards de F CFA sous forme de don au CILSS pour la mise en œuvre du projet 1 du P2RS. La signature du protocole d'accord du don a eu lieu le samedi 13 décembre 2014 à Ouagadougou. Pour la représentante-résidente de la BAD au Burkina Faso, Ginette Nzau-Muteta, la sécurité alimentaire et nutritionnelle est une priorité de la BAD. «En apportant des investissements soutenus à plus long terme dans la résilience des ménages, on réduira considérablement les coûts de l'aide d'urgence et à terme, on aboutira à la rupture du cycle des famines récurrentes. Cela est l'option d'intervention la plus économique et répond à des besoins vitaux et de dignité des populations dans le Sahel», a-t-elle expliqué. Le secrétaire exécutif du CILSS, Djimé Adoum, s'est réjoui de ce financement. «Nous assistons à une étape d'un partenariat fructueux au service de la résilience de nos vaillantes populations», a-t-il déclaré. A l'en croire, la signature de ce protocole d'accord avec la BAD sera suivie dans les prochains jours par la signature des protocoles de financement entre les pays bénéficiaires et le Fonds africain de développement (FAD). Le P2RS sera mis en œuvre à travers quatre projets de cinq ans. Le projet 1 concernera le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Selon M. Adoum, il ciblera les ménages les plus vulnérables, notamment les petits producteurs, les éleveurs, les agro-pasteurs et les pêcheurs artisanaux. «Une attention particulière sera accordée aux femmes et aux enfants en bas âge. Le nombre de bénéficiaires directs et indirects qui sera impactés est de 3 030 000 personnes dont 51% de femmes et de filles», a soutenu Djimé Adoum.
Eliane SOME