Revision de la constitution : Des Burkinabè du Ghana s'insurgent

| 28.10.2014
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Statue de Kwame Nkrumah (Image utlisée à titre d'illustration)
© DR / Autre Presse
Statue de Kwame Nkrumah (Image utlisée à titre d'illustration)
Le dimanche 26 octobre 2014 dernier, des membres de la communauté burkinabé au Ghana se sont réunis pour apporter leur contribution à la situation qui prévaut actuellement au Burkina.

Composé d'étudiants, de travailleurs et d'hommes d'affaires, ce mouvement spontané a regroupé en quelques minutes, des Burkinabè de tout bord politique et apolitique assoiffés de Paix et de Justice.

L'ordre du jour portait sur l'entêtement du gouvernement à modifier la constitution, au profit d'une seule personne en l'occurrence Blaise COMPAORE.

A ce sujet, une déclaration dont nous vous proposons le contenu ci-dessous, a été faite afin de témoigner de leur refus du referendum et de la modification de la constitution.

Selon les responsables de ce mouvement, des manifestations entrant dans le respect des normes démocratiques du Ghana, sont prévues dans les jours avenir et les amèneront aux portes du président de la CEDEAO.

Reportage fait par Etalon / Accra

Déclaration de « Concerned Citizens »

Le Burkina Faso connait depuis une semaine déjà, des troubles qui témoignent du profond malaise que vit la société burkinabè. En effet, le gouvernement du Burkina Faso avec à sa tête M. Blaise Compaoré, a décidé d'introduire à l'Assemblée Nationale deux lois pour modification de la Constitution burkinabè. La première qui porte sur la limitation des mandats présidentiels, devrait permettre au Président du Faso au pouvoir depuis 27 ans, de se représenter désormais autant qu'il voudra. La deuxième verrait l'article 37 qui limite la durée des mandats présidentiels devenir un article non révisable de la Constitution.

Cependant, nous citoyens burkinabè vivant au Ghana et concernés par la situation actuelle qui prévaut dans notre pays, dénonçons et condamnons cette démarche pour plusieurs raisons.

Premièrement et par-dessus tout, cette modification n'a pour objectif ultime que de servir l'intérêt d'un seul individu M. Blaise Compaoré, limitant ainsi la possibilité à d'autres intelligences de s'exprimer à la tête de notre pays à travers une alternance au pouvoir. De plus, cela va à l'encontre de la Charte de l'Union Africaine qui promeut l'alternance au pouvoir et l'arrêt de l'indiscipline constitutionnelle.

Deuxièmement, la modification de la Constitution intégrant l'article portant sur la durée des mandats présidentiels, montre une incohérence du gouvernement dans sa logique de prendre en compte les aspirations des populations. En effet, le gouvernement soutenait auparavant que la limitation des mandats présidentiels était anticonstitutionnelle, pourquoi alors y revenir dans cette nouvelle proposition de loi. Cela témoigne à notre sens de la mauvaise foi des dirigeants actuels.

Par ailleurs, nous burkinabè vivant au Ghana, concernés par la situation qui prévaut dans notre pays :

  1. Conscients des conséquences que peuvent provoquer ce forcing de Blaise Compaoré sur la paix et la stabilité de notre pays ;
  2. Conscients du fait que cette situation d'instabilité peut rejaillir négativement sur les pays de la sous-région, notamment le Ghana ;
  3. Aspirant de tous nos vœux à l'avènement d'une réelle culture démocratique au Burkina à l'image de celle du Ghana ;

Interpellons le Président du Faso sur l'inopportunité de la démarche actuelle vu les conséquences qu'elle pourrait engendrer pour non seulement le Burkina, mais aussi les pays de la sous-région et lui demandons solennellement d'arrêter ce processus de révision constitutionnelle.

Nous lançons aussi un appel à M. John Mahama, en sa qualité de Président de la CEDEAO, pour qu'il interpelle son homologue du Burkina sur le respect de la charte de l'Union en ce qui concerne l'alternance au pouvoir.

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