Eric tiaré, ambassadeur du Burkina Faso en France : « La présidentielle de 2015 intéresse nos compatriotes »

| 08.11.2013
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Eric tiaré, ambassadeur du Burkina Faso en France
© DR / Autre Presse
Eric tiaré, ambassadeur du Burkina Faso en France
En marge de la cérémonie d'installation du président ivoirien, Alassane Ouattara, comme membre associé de l'Académie des sciences d'Outre-mer, le lundi 4 novembre 2013, nous nous sommes entretenus avec le nouvel ambassadeur du Burkina Faso en France, Eric Tiaré. Il évoque notamment les grandes lignes de sa lettre de mission, mais aussi les préoccupations des 5000 Burkinabè vivant dans l'Hexagone.

Sidwaya (S.) : Vous avez été nommé depuis quelques mois, ambassadeur du Burkina Faso en France. Comment se passe votre nouvelle fonction à Paris ?

Eric Tiaré (E.T.) : J'ai pris service il y a environ trois mois. Pour l'instant, tout se passe très bien. Il n'y a rien de particulier. Nous sommes en train de nous organiser pour pouvoir continuer les missions qui ont été confiées à l'ambassade.

S. : Quelles sont ces missions ?

E.T. : La lettre de mission fixe comme objectif, de renforcer la coopération bilatérale entre la France et le Burkina Faso, mais aussi entre le Burkina Faso et les autres pays de la juridiction. Il s'agit également de prendre des initiatives telles que l'ouverture de consulats honoraires, pour élargir cette coopération.

S. : Ya-t-il de nouveaux enjeux dans le cadre de ces relations bilatérales ?

E.T. : Comme vous le savez, la coopération entre le Burkina Faso et la France est vieille, et nous continuons sur les mêmes traces. Bien sûr, nous essayons chaque fois de l'améliorer. Il y a actuellement un document-cadre de partenariat en préparation et c'est dans ce document que seront définis tous les domaines d'intervention de la coopération française. Ce document devrait être signé très bientôt. L'autre enjeu est de prendre des initiatives pour voir élargir les domaines de coopération.

S. : Avez-vous déjà pu échanger avec vos compatriotes vivant en France, autour de leurs préoccupations ?

E.T. : Effectivement, nous avons pu rencontrer les compatriotes le 22 septembre 2013. C'était l'occasion pour moi de me présenter à la communauté burkinabè. Nous avons dit à nos compatriotes que nous sommes là, pour défendre leurs intérêts et ceux du Burkina Faso, et que nous comptons aussi sur eux, pour nous aider dans notre mission. En ce qui concerne les préoccupations, il s'agit essentiellement des difficultés d'obtention de documents. Nous essayons dans la mesure du possible, de traiter avec les autorités françaises pour régulariser la situation de ces compatriotes en difficulté. De plus en plus, beaucoup de Burkinabè viennent en France. Il existe un phénomène nouveau aujourd'hui, ce qu'on appelle « les sans domicile fixe ». Nous en avons reçu quelques-uns à l'ambassade. Comme nous n'avons pas de foyer ni de résidence, nous essayons de voir dans quelle mesure certains membres de la communauté peuvent les recevoir, le temps que les uns et les autres puissent se loger eux-mêmes. Il y a également des cas sociaux. Malheureusement, certains Burkinabè viennent en France et n'ont pas de travail. Nous essayons de faire ce que nous pouvons, mais ce n'est pas du tout évident de satisfaire tous ceux qui sont en détresse.

S. : Les Burkinabè d'ici vous parlent-ils de leur souci de participer aux différents scrutins qui se déroulent au pays ?

E.T. : C'est un sujet qui intéresse vraiment la communauté burkinabè vivant en France. J'ai eu une rencontre avec les délégués consulaires, et l'ordre du jour portait sur le vote des Burkinabè de l'étranger. Ils ont peur qu'on dise un jour qu'ils ne pourront pas voter. C'est dire qu'ils attendent la décision de pied ferme. Certains pensent même que nous devons nous organiser déjà. Mais au niveau de la centrale, nous avons reçu des instructions, de faire le point du nombre de Burkinabè vivant en France, afin de permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de pouvoir se préparer pour l'enrôlement et la délivrance des cartes. La petite difficulté que nous avons actuellement se situe au niveau du service consulaire. Notre machine qui produit les cartes consulaires est tombée en panne et nous sommes en train de travailler à la remettre en service. Sinon, la question de l'élection présidentielle de 2015 intéresse beaucoup la communauté.

Propos recueillis à Paris
par Moustapha SYLLA

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