Diaspora : Trois millions de Burkinabè sans pièces à partir de juin prochain en Côte d'Ivoire ?

| 21.05.2014
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Diaspora : Trois millions de Burkinabè sans pièces à partir de juin prochain en Côte d'Ivoire ?
© DR / Autre Presse
Diaspora : Trois millions de Burkinabè sans pièces à partir de juin prochain en Côte d'Ivoire ?
Les observateurs n'avaient pas tort d'émettre de sérieuses réserves sur les compétences de l'opérateur Snedai, qui a obtenu, dans des conditions jugées floues, le marché de la confection de la carte consulaire biométrique burkinabè en Côte d'Ivoire. L'opération va, cahin-caha.
Les promesses d'efficacité et délai ? Autant en emporte le vent ! Adama Bictogo a promis de délivrer le document sous 72 heures (3 jours). Mais les candidats doivent attendre plus d'un mois, aller et venir plusieurs fois, multiplier les frais de transport. Une lenteur qui révolte les pauvres burkinabè de Côte d'Ivoire. Ils doivent abandonner plantations et activités diverses pour faire le pied de grue devant le consulat d'Abidjan. Entre autres désagréments. Mais il faut comprendre l'ami Bictogo, le pote de Djbril Bassolé et de Justin Koutaba. Ce n'est pas facile. Le fait est que le matériel de Snedei est vieillissant, nous a-t-on affirmé. On bricole donc au rythme de ces «antiquités», clopin-clopant. Snedai a fait du «boucan pour rien». Mais ce n'est pas sa faute. Le marché a été donné de gré à gré à «quelqu'un qui bricole, qui se débrouille comme il peut avec ses vielles machines». Avec un marché qui le submerge totalement. Il a vu le gain, mais pas l'ampleur de la tâche.

Dire que les autorités burkinabè ont fixé au 31 mai 2014, exactement dans dix jours, la date fatidique, de la validité des anciennes cartes consulaires en perspective du référendum. Si les anciennes cartes ne sont plus valables à cette échéance, quel sera le sort de ceux qui, par la faute d'un opérateur défectueux, ne seront pas à jour ? Il est évident qu'il y a problème car la décision a été visiblement prise à l'emporte-pièce. A preuve toutes les personnes qui se sont faites enrôlées en début de cette semaine ont été invitées à revenir chercher leurs pièces le 18 juin prochain. Alors qu'à partir du 31 mai, l'ancienne pièce perd sa validité. Ce paradoxe rebutant, seul l'ambassadeur Justin Koutaba et son patron le ministre Djibrill Bassolé peuvent l'expliquer au public. A ce rythme de tortue, les consulats burkinabè sont en passe de fabriquer des sans papiers à partir du mois de juin qui s'annonce. C'est à se demander aussi à quel moment les 3 millions de Burkinabè de Côte d'Ivoire pressentis pour la carte consulaire obtiendront leur « passeport » pour les élections de 2015. Oui, élections de 2015 ! Voici l'enjeu.

Attention, on sait que les données recueillies par Snedai serviront à établir en même temps la liste électorale et les cartes d'électeurs pour la diaspora burkinabè en Côte d'Ivoire. Que deviendront les potentiels électeurs qui n'auront pas obtenu à temps leur papier pour voter ? La main de Blaise Comparé qui s'entête à organiser un référendum pour changer la constitution dans le but de pouvoir se présenter à nouveau à l'élection présidentielle au Burkina Faso. L'opposition la voit. Va-t-on doublement duper la communauté burkinabè en terre ivoirienne ? S'agit-il de s'enrichir sur son dos? Des bruits d'assiette, de fourchette et de couteau autour de la carte consulaire biométrique. Finalement la diaspora est le dindon farci...Un bon morceau, juteux, qui provoque trop de salive pécuniaire et politique...Une injustice consacrée.

Par Sir Alfred

Informateur

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