Il n'en fallait pas plus pour que cette visite suscite une levée de bouclier ; entretenue par des esprits retors qui considèrent qu'ils n'avaient pas le droit de parler au nom de la diaspora. L'argument de ces détracteurs est d'autant plus saugrenu qu'ils vont même jusqu'à reprocher à la délégation de n'avoir pas reçu le feu vert des autorités diplomatiques burkinabè à Abidjan. L'estocade est portée à la fois par M. Pograwa Moumouni, représentant de l'UNIR/PS en Côte d'Ivoire, M. Kindo Issaka, vice-président du Conseil national des Burkinabè en Côte d'Ivoire et Naaba Wobgo, président du Conseil national des chefs et notables burkinabè en Côte d'Ivoire.
La démarche de la délégation conduite par le président du Conseil National des Burkinabè en Côte d'Ivoire (CNB-CI) à Ouagadougou n'obéissait qu'à un seul objectif : attirer l'attention des nouvelles autorités burkinabè sur la vitalité de la diaspora qui veut prendre toute sa place dans le processus de transition et de construction du Burkina Faso. Ce qui reflète les aspirations profondes de la communauté burkinabè de l'extérieur. Faut-il rappeler, que ces dernières années, l'on a assisté, en Côte d'Ivoire à une farouche défense des uns et des autres du droit de vote des burkinabè de l'extérieur. Tout le monde, même les moins représentatifs de la communauté se sont arrogé le droit d'évoquer cette question en public ou en privé sans que personne n'ait eu à reprocher à l'autre d'abuser de la communauté.
D'où vient-il subitement cette frilosité face à une délégation aussi représentative comme celle des membres du Conseil, du collectif des jeunes, et de l'association des Sans Voix ? Peut-être, convient-il, ici de rappeler à ces individus à la mémoire courte et aux pensées génétiquement égoïstes que la notion de diaspora ne renvoie pas à une propriété privée. Quand ce que l'on dit n'est pas mieux que le silence, autant la boucler. La délégation qui a été reçue par le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, il faut le reconnaitre, a le mérite d'être venue au moins faire entendre la cause d'une communauté que des sangsues pensent qu'eux seuls ont le droit de s'approprier la notion de diaspora.
Dans la capitale Ouagalaise, il faut aussi rappeler que pendant les heures chaudes M. Pograwa Moumouni qui crie aujourd'hui au loup y a séjourné, postant à longueur de journée des images de ses actions dans la fournaise qui a précipité la chute de Blaise Compaoré. Il s'en est beaucoup vanté à juste titre d'ailleurs parce que c'est un opposant. Personne au sein de la diaspora ne lui a reproché quoi que ce soit même quand, croyant être dans les secrets des dieux, il appelait des candidats éventuellement intéressés par des postes à lui faire parvenir leur curriculum vitae inbox via sa page facebook. On pouvait aussi reprocher à cet apprenti politicien aux ardeurs parfois endiablées « au nom de quoi se permet-il cela ». Mais personne ne l'a fait. C'est là l'expression de la tolérance. L'attitude selon laquelle « si ce n'est pas moi donc ce n'est pas bon », n'est rien d'autre que de l'égoïsme. Or l'égoïsme ne grandit personne. Il vous rabaisse à votre simple expression.
Le CNB-CI, le Collectif des jeunes et l'association des Sans Voix ne sont pas des faire-valoir pour s'aliéner à une décision ou un avis des diplomates qui ne sont rien d'autres que des fonctionnaires en mutation constante. Ces structures n'étaient pas obligées de requérir l'avis des diplomates d'ailleurs en sursis dans un contexte où le gouvernement burkinabè était dissout et que leur ministère de tutelle, en l'occurrence le ministère des affaires étrangères était inopérant. Quand la tête est là le genou ne porte pas le chapeau. Ce ne sont pas les diplomates qui décident du devenir de la diaspora. Mais les actes que chacun pose à son niveau dans l'intérêt collectif.
Que dire alors de Naaba Wobgo ? Que vaut réellement ce vieillard dont on ne connait aucune action qui a profité à la diaspora sinon que les tristes souvenirs que nous renvoient les meetings sous l'ère Gbagbo du prisonnier Kima Emile. Avec lui, il faut regretter, aujourd'hui l'action de sabotage du CNB-CI par El Hadj Kindo Issaka, nommé par le président Salogo Mamadi comme son vice-président et qui semble être sur le point de poignarder celui qui l'a trouvé un point de chute alors qu'il était en chute libre dans la communauté. Ce, faute d'un courage digne d'un natif de Ouahigouya. Alors qu'il n'apporte rien au Conseil, c'est lui qui manouvre avec la création récente d'un second site web du CNB-CI ; distillant la confusion au sein d'une structure qui se veut pourtant une référence pour la diaspora. C'est à se demander ce que veulent réellement ces sangsues de la diaspora burkinabè en Côte d'Ivoire. Rompus dans l'art des médisances et des actions contre-productives, ces derniers n'ont jamais su faire le bilan de leur propre parcours dans la diaspora. Evitez donc de pomper l'air à ceux qui osent dans l'intérêt collectif.
Jean François Fall,
Informateur.info