Chers amis journalistes
Chers invités
Messieurs et Mesdames,
L'année 2014 tire à sa fin et comme à l'accoutumée, c'est l'heure des bilans. Le Conseil national des Burkinabè en Côte d'Ivoire (CNB-CI) que j'ai l'honneur de présider voudrait se réjouir donc en cette fin d'année d'avoir joué pleinement le rôle qui est le sien. A savoir œuvrer à la cohésion entre les burkinabè et leurs hôtes d'une part et d'autre part, veiller à la bonne marche de la vie de la communauté burkinabé en Côte d'Ivoire.
Dans le cadre donc de la cohésion et de la sensibilisation, le Conseil a parcouru en 2014, plusieurs villes de la Côte d'Ivoire où nous avons échangé avec la communauté burkinabé et les autochtones sur le «vivre ensemble», mais aussi sur les lois dont les Burkinabè sont astreints en Côte d'Ivoire.
Le Conseil a exhorté la communauté burkinabè des localités visitées à se faire établir la carte consulaire biométrique burkinabé. S'il est vrai que depuis l'avènement du Président Alasane Ouattara, les tracasseries policières tendent à devenir un lointain souvenir, il reste que se faire établir sa carte consulaire et être à jour de ses papiers est une obligation. Il est inadmissible qu'au 21 é siècle des gens continuent de se promener sans aucune pièce d'identité.
Dans le cadre de la loi sur la nationalité qui permet aux étrangers nés sur le sol ivoirien avant 1972 de prendre la nationalité ivoirienne par simple déclaration, le Conseil a exhorté et continue d'exhorter les Burkinabè qui le désirent de le faire maintenant.
Il ne sert à rien de se targuer d'avoir une présence régulière de 30, 40 ans voire plus dans un pays qu'on prétend aimer et refuser de s'intégrer pleinement en prenant la nationalité. Nous disons que cette loi est une opportunité qu'on n'a pas tous les jours. C'est l'occasion pour le Conseil de remercier le Président Alassane Ouattara et le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro pour avoir décidé de cela.
Sur les questions de litiges fonciers entre étrangers et ivoiriens, le Conseil note de moins en moins de crises. C'est la preuve que la sensibilisation porte ses fruits et que la loi sur le foncier devrait être suffisamment expliquée.
Concernant les infiltrés du Mont Peko, le Conseil s'est impliqué depuis juin 2014 pour une solution négociée du départ de ces derniers. Mais c'est avec regret que nous notons que la commission mixte décidée par le sommet du Traité d'amitié et de coopération le 30 juillet dernier n'a pas encore été mise en place. Le Conseil dénonce également les prélèvements de 100 FCFA sur le Kg de cacao qui sort du parc. Et déplore le silence du gouvernement sur cette forme de racket.
Situation politique au Burkina Faso
2014, vous l'aurez constaté a aussi été une année qui a marqué un changement au Burkina Faso. Le régime Compaoré qui tenait à la modification de l'article 37 de la constitution s'est buté à une forte opposition qui s'est soldée le 30 octobre dernier par la démission du président Compaoré. Le peuple est souverain et sa décision s'impose au-delà des affinités où de la relation privilégiée que l'on pouvait avoir avec le président Compaoré. Le Conseil s'incline une fois encore devant la mémoire de ceux qui sont tombés lors de cette révolution et salue la maturité du peuple burkinabè.
Lors de la conception de la charte de la transition en début novembre, le Conseil s'est inquiété de la volonté de certains politiciens de ne pas permettre à la diaspora de voter en 2015. Prenant mes responsabilités, j'ai adressé une demande d'audience à la date du 13 novembre 2014 à l'ex-chef de l'Etat, le Colonel Yacouba Isaak Zida en vue de lui exprimer de vive voix les aspirations de la diaspora.
Soucieux donc d'une transition inclusive, ce dernier nous a reçus le 18 novembre 2014. J'étais accompagné à cette mission du Conseil, d'un responsable de la jeunesse burkinabè en Côte d'Ivoire, M. Toé Seydou et M. Daouda Kaboré de la société civile, président de l'association «des sans voix». Il faut préciser que si au moment où nous lui adressions le courrier d'audience, le Colonel Zida était encore le Chef de l'Etat, le jour où il nous recevait il venait, deux heures seulement avant, d'être nommé Premier Ministre. Nous avons donc eu droit à sa toute première audience en sa qualité de Premier Ministre.
Il nous a donc rassuré que l'armée a défendu le dossier du vote des Burkinabè de l'étranger et nous a promis que le vote aura bel et bien lieu pour la diaspora en 2015. Le Conseil réitère ici sa gratitude aux nouvelles autorités burkinabè, et à tous les acteurs qui ont concouru à l'adoption de cette charte inclusive. Le Conseil appelle le peuple burkinabè à faire confiance à ceux qui dirigent aujourd'hui la transition. L'essentiel étant de sortir le Burkina Faso en 2015 de cette situation de transition.
Au cours de notre mission, nous avons aussi eu l'occasion de rendre une visite de courtoisie au Mogho Naaba, chef suprême des Mossi. Ce dernier nous a fait des bénédictions et prodiguer des conseils de cohésion et d'unité. Nous avons donc eu une mission fructueuse. Nous avons adressé une invitation au Président Michel Kafando et au premier Ministre Zida à venir en Côte d'Ivoire. Nous attendons que leur calendrier le permette.
La Classe politique Burkinabé
A la classe politique, le Conseil leur lance l'invitation de venir exposer leur programme de société. Le Conseil voudrait faire observer que la diaspora aura bien évidemment une attention particulière au programme de société qui prendra le plus en compte ses aspirations. Le Conseil voudrait également suggérer aux partis politiques burkinabè représentés en Côte d'Ivoire de se choisir des intellectuels à même de pouvoir défendre leur parti dans un débat. Il y va même de l'image de ces partis à l'extérieur. Aussi, le Conseil conseille qu'un accent soit mis sur la formation de ces représentants à une bonne culture politique.
A la communauté burkinabé
Le Conseil national des Burkinabè en Côte d'Ivoire, exhorte ses compatriotes à plus de dignité et de respectabilité dans ses actes de tous les jours. La communauté burkinabè pourra enfin en 2015 prendre part à un vote. Cela recommande de notre part une meilleure organisation. Le Conseil tient au respect de la divergence des opinions sans laquelle la démocratie n'existe pas. Mais une meilleure organisation passe aussi par le respect des structures qui incarnent la communauté.
Aux autorités ivoiriennes
Le Conseil salue les actions que le gouvernement Ouattara pose depuis son avènement au pouvoir. Beaucoup de chose on été faites qui attestent que la Côte d'Ivoire est véritablement sur le chemin de l'émergence. La récente inauguration du 3é pont, nous donne encore l'occasion de féliciter le président Alassane Ouattara. Comme le président Bédié l'a dit, même si c'est une question interne aux ivoiriens, le Conseil se permet de dire qu'à tel bâtisseur, il faut lui donner le temps nécessaire de transformer la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas de politique dont il est question ici mais de développement.
Chers amis journalistes,
A l'orée de la fin de l'année 2014, le Conseil national des Burkinabè en Côte d'Ivoire voudrait souhaiter une excellente fête aux populations et leur souhaite d'ores et déjà ses vœux les meilleurs pour 2015.
Je vous remercie
Salogo Mamadou
Président du Cnb-ci
Site web: www.cnb-ci.org