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Côte d’Ivoire : Comment les initiateurs du COSIB veulent piéger les autorités de transition

| 12.01.2015
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Côte d’Ivoire : Comment les initiateurs du COSIB veulent piéger les autorités de transition
© © Photo : DR
Côte d’Ivoire : Comment les initiateurs du COSIB veulent piéger les autorités de transition
Après avoir tenté, en vain, de rallier à la cause de son fameux Comité de solidarité internationale pour le Burkina Faso (Cosib) les leaders respectables et respectés de la communauté burkinabé en Côte d'Ivoire, Prograwa Moumouni conduit en début de semaine prochaine une énième mission à Ouagadougou.


Vaille que vaille, l'ex-représentant du parti de Me Bénéwendé Sankara en Côte d'Ivoire (puisqu'il aurait officiellement démissionné selon nos informations) a décidé de jouer son va-tout avec le Cosib qui est désormais sa raison d'être.

Avec une délégation d'une dizaine de personnes, il se rendra donc dans la capitale burkinabè pour rencontrer les autorités de transition. Ce sera la énième fois, s'ils sont reçus, qu'une mission dans ce sens est effectuée. Mais au-delà des apparences qui laissent percevoir un homme qui fonce tête baissée, comme un taureau, il faut relever que tout n'est pas rose au sein des membres fondateurs de ce comité. Ce qui laisse entrevoir une approche non consensuelle de ce projet dont nous le répétons, va à termes constituer une arme politique pour celui qui, comme un singe, saute d'un arbre à l'autre.

C'est que Moumouni Pograwa, très rusé, veut se porter candidat aux élections de 2015 au Burkina Faso. Ce qui, somme toute, est légitime pour tout citoyen. Remplira t-il les conditions d'éligibilité ? Cela est une question qu'il ne se pose pas. L'essentiel pour l'heure pour Moumouni, c'est comment utiliser le Cosib pour s'ouvrir à Ouagadougou les portes qu'il ambitionne d'utiliser une fois qu'il se sentirait prêt à révéler ses vraies intentions. Peut-être qu'un féticheur de Ganzourgou le lui a prédit ! Mais l'homme s'obstine à sa chose au point où tous ceux qui ne partagent pas la même vision que lui sont écartés. C'est le sort qui est arrivé au Secrétaire Général du Cosib, Sawadogo Souleymane, il y a quelques jours. Ce dernier qui a été l'un des chevilles ouvrières de ce projet dans l'ombre en a été écarté pour son refus de la pensée du maître.

Mais, Pograwa Moumouni, il faut le préciser n'est pas toujours seul. Il peut encore compter sur d'autres personnes encore dans l'ombre, comme l'homme d'affaire, Bernard Bonané, par ailleurs porte-parole de l'UPC-Côte d'Ivoire, qui sera du voyage de cette semaine. L'idée de Pograwa Moumouni est de pouvoir se rendre à Ouaga avec lui, un délégué consulaire, un délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l'étranger (CSBE) etc., afin de se targuer, comme à son habitude, d'avoir avec lui des personnes représentatives de la diaspora.

Mais à ces deniers comme à tous ceux qui soutiennent ce projet suspicieux et douteux à plus d'un titre, Salogo Mamadou, le président du Conseil National des Burkina en Côte d'Ivoire aura prévenu : «C'est une escroquerie que j'invite la communauté à ne pas adhérer. Que celui qui a un don à faire aille le faire dans la discrétion à Ouagadougou». Le MPP-Côte d'Ivoire n'a pas aussi souhaité être associé dans ce projet. Pas plus que des leaders de jeunesse burkinabè en Côte d'Ivoire.

Faut-il le rappeler, pour ne pas laisser transparaître de doute sur la récupération politique qu'il veut en faire de ce projet à termes, Pograwa a eu l'ingénieuse idée de proposer que le compte bancaire qui sera ouvert pour recueillir les fonds en question porte les signatures du président Michel Kafando et du premier Ministre Yacouba Isaac Zida. Car réussir ce pari, ferait de lui demain un homme incontournable sur l'échiquier politique. Et pour éviter que son passé de représentant de l'UNIR/PS ne le rattrape, il décide tout simplement de rendre le tablier à ce niveau dès maintenant. Fini donc le militantisme au sein de l'UNIR/PS. Le N23 vous avez dit, c'est enterré ! Le Collectif des sankaristes pour l'humanité (Cosah) ! Le moment venu on pourrait le ressusciter tant que justice n'aura pas été rendu à feu Thomas Sankara qui aura servi longtemps de fonds de commerce à certains. Telle est la philosophie ou le théorème Pograwa, si vous voulez. Nous gageons que ceux qui en seront victimes ou plumés seront nombreux. Et nous serons là pour leur rappeler que nous leur avons prévenus. Affaire à suivre !

Jean François Fall

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