Mais ils sont nombreux les observateurs qui se demandent à quoi rime véritablement cette opération d'enrôlement et d'identification en cours. D'autant plus que ses défenseurs justifient, entre autres, l'avènement de ce document par le taux très élevé de fausses cartes consulaires qui inondaient le marché. Il n'y a, à l'évidence, pas de doute qu'un réseau de fausses cartes ait existé durant la décennie dernière, non pas parce que les autorités diplomatiques le tiennent aujourd'hui pour argument, mais tout simplement au regard du contexte d'acquisition de cette carte qui ne faisait l'objet d'aucune rigueur dans le contrôle des pièces fournies par le requérant. Aucune base de donnée fiable, tout se passait presque comme au marché d'Abobo ou d'Adjamé. Avec des délégués consulaires qui vous débarquent chaque matin, des dizaines de dossiers, sortis d'on ne sait trop où, de demandeurs dont les pièces sont aussitôt établies sans que la moindre vérification sérieuse des pièces ne soit faite. C'était cela la réalité ambiante. Et Dieu seul sait combien de millions ont été brassés dans ce contexte, à la fois par l'administration défaillante et les faussaires qu'on dénonce aujourd'hui. De façon éhontée !
De la responsabilité et de l'honneur
Mais chose curieuse, au moment où l'on fustige l'ancienne carte consulaire, c'est bien encore avec ce document que l'on se sert pour établir la carte consulaire biométrique dite sécurisée. Que veut-on à la fin ? De qui se moque t- on en réalité ? Pourquoi ne pas tout reprendre à la base avec l'extrait de naissance ou de jugement supplétif. Quelle crédibilité veut-on donner à cette carte, en procédant ainsi. Parce qu'un tel procédé revient tout simplement à valider le faux qu'on dénonce. Nous en sommes convaincus. Ce d'autant plus qu'aucun diagnostic sérieux des anciennes cartes n'a été fait pour déceler, le niveau de faux. Pour séparer le vrai de l'ivraie. Mais au delà, parlons de la responsabilité des uns et des autres dans ce réseau de faux. Qui doit assumer ? Pour s'être accommodés de la situation, et attendre l'avènement de la carte biométrique pour vouer aux gémonies l'ancienne carte, il faut bien que quelqu'un en assume la responsabilité. Et autant le ministre des affaires étrangère et de la coopération régionale, Djibrill Bassolé, doit expliquer certains contours du contrat de Snedai- dont nous avons pu obtenir difficilement copie pour une prochaine exploitation- qu'il a personnellement défendu en Conseil des ministres au citoyen lambda, autant quelqu'un doit assumer les défaillances qui ont émaillé l'acquisition de la carte consulaire. Au nom de la bonne gouvernance. A moins que cette notion n'ait pas de sens pour ceux qui nous administre.
Jean François Fal