Dans les hangars où sont passées les flammes, rien n’est récupérable. Congélateurs, cuisinières, vêtements, ustensiles de cuisine, appareils de sonorisation, produits cosmétiques, produits phytosanitaires, appareils électroniques, manuels scolaires, stocks de boisson, tout a consumé.
En effet, très tôt dans la matinée de ce «jeudi noir», l’entrée principale de la foire commerciale et artisanale de la SNC est bondée de monde. Inconsolables, ce sont des exposants qui veulent savoir s’ils font partie ou non des victimes de l’incendie. Selon une victime alertée par les flammes, «c’est autour de 05h du matin que le feu a déclenché». «J’étais assise dans un restaurant lorsque la gérante m’a alerté que y avait du feu à la foire. J’ai franchi le seuil de la porte au même moment que les sapeurs-pompiers alertés eux aussi. C’est vraiment pitoyable, j’ai vu mon hangar partir en flammes sans pouvoir y faire quelque chose» explique Djénébou Dja avec des larmes presqu’aux yeux.
Exposante venue du Mali, cette dernière vend des bazins, des chaussures, des sacs-à-main pour femmes et bien d’autres articles. Abattue, elle ne sait plus à quel saint se vouer. «Au jour d’aujourd’hui, j’ai même pas le transport pour retourner au Mali» pleure-t-elle, tout en espérant que les autorités leur viendront en aide.
A côté d’elle, Kadiatou Traoré est inconsolable. Vendeuse d’objets d’art composés entre autres de sacs-à-main, de portefeuille ou porte-monnaie, des cadres de photos, des bijoux, elle a du mal à retenir ses larmes. Venue de Madagascar, elle aussi se demande comment retourner au bercail. «J’avoue que j’ai versé des larmes au vue de mon hangar. C’est vraiment choquant. J’ai tout perdu.Je me demande comment est-ce que je vais retourner chez moi» a-t-elle laissé entendre.
Il est trop tôt pour parler de dédommagement
Après que les soldats du feu aient pu maîtriser l’incendie, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, s’est rendu sur les lieux pour constater de visu l’ampleur des dégâts. «Dès les premiers moments, j’ai convoqué et dirigé une réunion de crise afin de discuter de la question avec mes collaborateurs» a-t-il déclaré, après avoir fait le tour des stands réduits en cendres.
A la question de savoir si les victimes allaient être dédommagées, le ministre estime qu’il est encore trop tôt pour parler de dédommagement ou pas. Ce qui importe pour lui, c’est que les enquêtes permettent de situer les responsabilités. Et c’est à partir de ce moment, selon lui, que la réponse à cette question sera analysée. «Le site de la SNC restera fermé jusqu’à ce que des pistes de solution suite à l’enquête qui est en cours soient trouvées et que le site soit sécurisé. La réouverture de la foire dépendra de l’avancée de l’enquête. Si tout va bien d’ici ce soir (du jeudi 31 mars), les résultats seront disponibles et à partir de demain (vendredi 1er avril), le site pourra à nouveau être viable» a-t-il annoncé.
Cheick Omar Traoré