Après donc Diana rose, Kalifa, voilà l'amoureux du Ruudga avec son troisième album savamment mûri, réfléchi et entièrement enregistré dans la ville de Sya, dans le quartier Sikaso-Cira. En présence du directeur de l'Institut français, David Olivera qui, pour sa part, a apprécié l'initiative de l'artiste, mais aussi le choix de la ville de Bobo-Dioulasso pour le lancement officiel de l'album, Nouss Nabil revient sur les «hauts et les bas» de la production de «Kibsida Wende» et sa rencontre avec le Ruudga. «Après Kalifa qui m'a ouvert les portes de la réussite, j'ai senti le besoin de continuer dans la même dynamique. De retour d'une tournée en France, j'ai continué à apprendre davantage avec le ruudga que j'ai rencontré en 2003», dit-il. Huit ans d'apprentissage dont les résultats sont bien positifs, en témoigne la sortie de l'album avec des compositions en langue dioula, mooré et français. Une autoproduction à 100%, selon l'artiste, qui lui semble importante à ce stade de sa carrière. «Ce n'est pas que je suis suffisamment riche. Mais j'aime ma liberté», s'explique-t-il. A la question de savoirpourquoi un tel titre (Kibsida Wende, qui veut dire: J'invoque Dieu en langue mooré) pour l'œuvre, Nouss Nabil indique qu'il a toujours mis la dimension spirituelle au centre de ses œuvres. En effet, le ruudga, considéré souvent comme un instrument de mystère, est pour l'artiste un mystère positif. Inoussa Ouédraogo invoque alors Dieu pour chanter pour les êtres visibles, mais aussi pour les être invisibles avec un genre de fusion tradi-moderne. C'est pourquoi, dans le «Kibsida Wende», l'on retrouve des sons doux et dansants qui feront, foi de l'artiste, le bonheur des mélomanes. Présentement en atelier de formation avec 10 stagiaires sur le ruudga, la restitution aura lieu le samedi 22 mars, suivie de son concert inédit à l'Institut français.
Bassératou KINDO