Musique : « Africa téré », la galette toute chaude de De Batoro

| 23.09.2014
Réagir
Musique : « Africa téré », la galette toute chaude de De Batoro
© DR / Autre Presse
Musique : « Africa téré », la galette toute chaude de De Batoro
Il se faisait appeler Don Sharp de Batoro. Son nom d'artiste est désormais De Batoro. Seydou Batoro, à l'état civil puisque c'est de lui qu'il s'agit, a décidé de ne pas rater sa vocation qui est de faire voyager les gens par la musique à travers des mélodies et des sonorités. Après « la parenté à plaisanterie dans le binon » en 2008 et « l'Afrique vous parle » en 2011, c'est au rythme de « Africa téré » que ses mélomanes vont maintenant vibrer. « Africa téré », qui veut dire le temps de l'Afrique, a été présenté à des journalistes le vendredi 19 septembre 2014 à Ouagadougou autour d'un cocktail.

 

Après 2008 et 2011, l'artiste-musicien burkinabè De Batoro vient de mettre son 3e album sur le marché musical. « Africa téré » est le nom de baptême en langue bambara de cet album sorti au bout de 3 ans comme les deux autres. Avec cet opus, l'artiste-musicien veut faire savoir qu'il est grand temps que l'Afrique réalise qu'elle est l'épicentre de tous les intérêts mondiaux en ce sens qu'elle est devenue la convoitise de l'Occident pour les richesses de son sous-sol, la chaleur humaine, etc. D'ailleurs, c'est ce qu'il fait ressortir dans le premier titre de l'album intitulé « Soyons sages ». Ledit titre aborde un sujet assez politique à l'orée de 2015, « année charnière pour le processus démocratique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest », de l'avis l'artiste. « Africa téré » comporte 10 titres chantés en français, en bambara et en lyélé. Outre « Soyons sages », il y a d'autres titres ccomme « Yindjindja » (grande est la force de Dieu), « Femme bisou », « Ne jamais dire jamais », « Africa téré », « Bouma » (un nom d'emprunt), « Cadeau », « Mystère », « Blikouan (Derrière le mur) ou encore « La piraterie ». Sur ce dernier titre, le « parolier-chanteur » a souligné que les artistes à tous les niveaux sont victimes de la piraterie et c'est leur patrimoine qui est ainsi mis en danger. « Malgré des sensibilisations tous azimuts, le mal perdure et s'amplifie. Le Burkinabè est alors invité à réaliser tout le mal qu'il fait à son patrimoine en le piratant », a indiqué De Batoro.

L'album a connu la participation d'autres artistes-musiciens comme Soum Bill de la Côte d'Ivoire et V17 du Burkina Faso. C'est un album hétéroclite, l'artiste ayant surfé sur plusieurs vagues. Néanmoins, le slam reste le maître-mot tout comme le binon issu des racines du parolier-chanteur. Il va du ton grave à l'humour, des mélodies simples et gaies à des mélodies complexes et sérieuses. Parlant de sa passion pour le slam, l'artiste a fait savoir que c'est « trop danser qui nous a mis en retard ». Alors, il a décidé de parler un peu tout en rappelant qu'il n'est pas un slameur mais un parolier. Des artistes-musiciens et des parents de De Batoro venus soutenir ce dernier ont, à la fin de la dédicace, mis aux enchères le CD qui est vendu à un prix forfaitaire de 2 000 francs CFA. L'épouse du Premier ministre, Christiane Tiao, a ainsi acheté un CD à 25 000 F CFA.
L'artiste compte dans les prochains jours organiser un méga concert en plus de la grande promo qui se fait déjà sur les différentes chaînes radio et la diffusion des deux clips vidéos qui ont été tournés. Le directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), André Batian qui est également le maire de la commune de Kyon dans la province du Sanguié (région du Centre-Ouest) a été le parrain de la cérémonie de dédicace. Il apprécié les œuvres de son filleul et a esquissé des pas de danse binon en guise de joie et de soutien.

Tatiana Tapsoba

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité