La société Burkinabè est une société du paraitre et les modes changent à une allure démesurée. Le style «slim» est devenu très prisé par la nouvelle génération. Nous transposons directement ce que nous voyons à la télé sans tenir compte de notre environnement. Ce qui est bon pour l’occident ne l’est pas forcément pour nous. En effet nos ados ne se limitent pas à copier l’habillement des stars américaines. Les coiffures aussi sont imitées. Un tour dans les écoles pour voir les élèves aborder le «Davala» et ce, garçon comme fille. Concernant les garçons, en plus des couleurs féminines, rose, orange, vert, jaune. Il faut noter que pour ne pas être à côté de la mode, ces jeunes sont prêts à tout quitte à y ajouter l’arsenal des bijoux : montre, chaîne autour du cou et parfois des boucles d’oreilles. On assiste à la féminisation de leur style. Nos jeunes adoptent une mode qui a tendance à avoir une touche un peu féminine. Chez les filles, faire la «boule à zéro». Cependant les sociologues remarquent que le conformisme vestimentaire atteint son paroxysme au collège. Suivre la mode leur permet de «rentrer dans le moule». Les jeunes cherchent à se ressembler les uns aux autres et n’osent revendiquer leurs différences de peur d’être rejetés. En effet on remarque que la plupart des élèves exclus par leurs pairs au collège s’habillent d’une façon différente ; accordent moins d’importance à leur apparence. Ils ne sont donc pas dans la norme vestimentaire.
Les jeunes s’assument entièrement. Lors de son adolescence, période charnière de sa vie, où l’individu se cherche et forge peu à peu sa personnalité, le vêtement est une manière pour lui d’affirmer sa personnalité et de s’émanciper de ses parents. Le jeune ressent une liberté nouvelle à pouvoir s’habiller plus ou moins comme il le souhaite. Mais si un jeune peut s’habiller de façon provocante, cela s’explique par le fait qu’il est dans un âge où il recherche à séduire, susciter le désir et attirer le regard notamment des individus de sexe opposé. Cependant il ne se rend pas forcément compte qu’en s’habillant de telle façon, il s’expose également au regard des personnes plus âgées et cela peut entrainer des conséquences.
Les jeunes filles n’hésitent pas à porter des pantalons taille basse, des jupes qui arrivent à peine aux genoux, des hauts-talons, pour se présenter à l’école. Pour certains parents, porter ce style vestimentaire est considéré comme une incitation directe à la prostitution qui ne dit pas son nom. Certaines jeunes filles sortent de chez elles avec des vêtements décents, puis elles enfilent leur taille basse lors d’une pause à l’école. Les éducateurs, les enseignants se plaignent de ce laisser-aller.
Un style vestimentaire peut aussi être un moyen pour l’adolescent d’affirmer sa personnalité, surtout à partir de 14-15 ans. Grace à ses vêtements, il pourra donner un aperçu de sa personnalité. Pour lui l’habillement sera un moyen d’expression comme un autre. Beaucoup pense que le style vestimentaire est un indicateur des préférences, habitudes ou encore des croyances de l’individu. Et Pascaline Kaboré, abordé dans un arrêt de bus de dire : « L’habillement chez les filles est une question de personnalité. Moi dans mon établissement, on nous remet des tenues. Franchement, je suis obligée de me rendre chez le tailleur pour des modifications ».
Actuellement, presque tous les établissements exigent le port d’un uniforme. Seulement la mode aujourd’hui : «c’est d’être plus déshabillé que possible, avec parfois des aspects provocateurs», nous dit Sara DEMBELE, professeur dans un lycée de la place.
Même si le port des tenues est effective presque que dans tous les établissements visités, le constat reste le même, ces garçons et filles se disent «branchés», comme le montre leurs habillements à la mode. Ils ne portent ni blouse ni uniforme car les blouse et uniformes restent dans leurs sacs après les cours.
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