Putsch manqué du RSP: témoignage d’un photographe de presse blessé lors d’une bastonnade

| 28.09.2015
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Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© AFP
Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
Jean-Jacques Konombo est reporter photographe aux éditions Sidwaya. Il a été victime de bastonnade, le vendredi 18 septembre 2015 au quartier Pissy de Ouagadougou, alors qu’il était en reportage dans le cadre de son travail de recherche d’information, de la part des soldats de l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle), auteur du coup d’Etat manqué dont le premier responsable n’est autre que le général Gilbert Diendéré, président du Conseil national pour la démocratie (CND). Témoignage d’un mauvais quart d’heure.


Rappel des faits

C’était dans le cadre de mon travail. Je me suis arrêté au niveau de la gendarmerie pour leur faire des prises de vue. C’est là qu’ils ont démarré tout d’un coup à la poursuite de tous ceux qui étaient arrêtés et moi, j’étais le dernier à vouloir fuir. Ils m’ont poursuivi avec leur véhicule 4×4, ils sont venus me coincer contre un mur, je suis tombé. Un certain nombre d’entre eux est descendu – d’aucuns disent qu’ils valaient dix. Ils m’ont bastonné, ils ont récupéré mon appareil photo, ils ont tout cassé, enlevé la carte mémoire qu’ils ont emportée. Ils ont récupéré mes téléphones qu’ils ont brisés, de même que mes verres correcteurs. S’ils ont fait cela après avoir vérifié que je suis de la presse, je pense que c’est mon statut qui les a poussé à tout casser.

La violence a fait qu’il n’a pas eu le temps de savoir combien de soldats l’ont bastonné

Des gens m’ont dit après que les militaires valaient 10 à me mater. Je recevais des coups de pieds de partout, donc je ne pouvais même pas les compter, ni voir le visage de quelqu’un parce qu’aussitôt, je suis tombé, aussitôt, ils étaient sur moi, ils ont commencé à me bastonner. J’ai été blessé à l’œil si fait que jusqu’à présent j’ai des problèmes de vision. J’ai un doigt suturé car atteint par un coup de ceinturon que j’ai voulu bloquer.

La victime a eu des difficultés pour se soigner

Je suis resté un bon moment sur place avant de pouvoir partir des lieux. Le même soir, je suis allé au CMA (NDLR: Centre médical avec antenne chirurgicale) de Pissy et il n’y avait pas de médecin sur place. J’ai replié chez les sapeurs-pompiers qui m’ont fait attendre jusqu’à 18 heures et quelques. C’est de là que je suis rentré chez moi et le lendemain je suis allé au dispensaire de Gounghin pour me soigner à mes frais.

Témoignage recueilli par Omar Compaoré

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