Désiré Comboïgo contre les conseillers du CSC : trop de bruit pour rien !

| 06.01.2016
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Désiré Comboïgo contre les conseillers du CSC : trop de bruit pour rien !
© DR / Autre Presse
Désiré Comboïgo contre les conseillers du CSC : trop de bruit pour rien !
Il a porté plainte contre le Conseil supérieur de la communication (CSC) parce que le collège des conseillers l’a déchu de son titre de vice-président. Le tribunal administratif de Ouagadougou, saisi pour la cause a rendu le 29 décembre une décision qui ne fait que relancer le débat.


Le 6 novembre 2015, constatant l’indisponibilité du vice-président du Conseil supérieur de la communication (CSC), les conseillers ont décidé d’élire un autre vice-président en la personne de Jean de Dieu Vokouma. Il faut noter que l’indisponibilité de Désiré Comboïgo est due à son implication présumée dans le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Désiré Comboïgo a été pour cela gardé à vue pendant 96 heures ; il a été en outre entendu par le juge d’instruction et par la commission d’enquête sur le coup d’Etat.

A l’issue, l’intéressé s’était plus ou moins retranché chez lui, préférant « se consacrer sur sa situation ». Une délégation des conseillers est même allée lui rendre visite et s’est entendue répéter, à peu-près la même phrase. Nous étions à la veille des élections présidentielle et législatives. Aussi, pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’institution, les conseillers se sont réunis et à l’unanimité, ils ont pris leurs responsabilités en choisissant un autre vice-président. Exactement dans les mêmes dispositions et conditions qui ont prévalu, en son temps, au choix de Désiré Comboïgo. Il reste conseiller, mais n’est plus vice-président. Et c’est ce que l’intéressé conteste en se rendant au tribunal administratif de Ouagadougou. Où il a demandé à la fois un sursis à exécution et une annulation de la décision portant élection du vice-président Jean de Dieu Vokouma. Ce 29 décembre 2015, le juge administratif a tout simplement demandé le sursis à exécution de la décision, mais n’a pas prononcé son annulation.

Du reste, on peut, au risque de se tromper, dire que Désiré Comboïgo mène un combat perdu d’avance. L’élection des organes dirigeants du Conseil supérieur de la communication est régie par une décision interne au CSC. En effet, la loi organique n°015-2013/AN du 17 mai 2013, portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication dispose en son article 28 que « le président du Conseil supérieur de la communication est élu par ses pairs et nommé par décret du président du Faso. Une fois nommé, le président exerce ses fonctions jusqu’à l’épuisement de son mandat de conseiller, sous réserves des dispositions de l’article 37 ci-dessous. Le président est secondé par un vice-président élu par ses pairs. Il assure l’intérim en cas d’empêchement momentané du président ». Comme on peut le comprendre, seul le président est élu pour cinq ans. Exactement comme c’est le cas à l’Assemblée nationale. Un membre élu dans un poste de responsabilité quelconque et défaillant, peut donc être remplacé par le même collège.

Dans tous les cas, comment Désiré Comboïgo peut-il contester les décisions des membres du collège des conseillers au sein duquel lui-même doit siéger ? Dans la même dynamique, le personnel de l’institution l’a décrété persona non grata pour avoir voulu impliquer certains de ses collègues dans le coup d’Etat manqué. En toute humilité, il aurait été plus sage pour lui de reprendre tranquillement son siège de membre, de s’en contenter, en attendant que ses collègues conseillers et le personnel lui renouvellent, s’ils le veulent, leur confiance.

Dafranuis SANOU

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