Jusqu’à cette élection de septembre 2014 donc, le président du Conseil supérieur de la communication était nommé par le Président du Faso. Au détour d’une réforme, l’élection a réuni un collège de neuf conseillers, dont trois désignés par la Présidence du Faso, deux par l’Assemblée nationale, un par le Conseil constitutionnel et trois par les Associations des professionnels des médias. Dans les actes, l’ancienne directrice de la RTB2 Hauts Bassins est sous les feux des projecteurs. Durant l’insurrection populaire et le putsch manqué, le CSC s’est fait discret. C’est avec l’accalmie que l’instance dirigée par Nathalie Somé a organisé une session de rattrapage en faisant des tournées dans les rédactions pour apporter le soutien de l’institution.
Première étincelle, suspension des émissions interactives
La première vraie étincelle de Nathalie Somé fut le bras de fer entre les Burkinabè, les organisations professionnelles des médias à propos de la mesure de suspension des émissions interactives. Le 7 mai 2015, le Conseil supérieur de la communication a suspendu toutes les émissions d’expression directe sur toutes les radios et télévisions du Burkina pour une période de trois mois. Une mesure rejetée par les organisations professionnelles des médias, les journalistes et des Burkinabè qui ont manifesté leur colère le 28 mai 2015. Il y a eu aussi la grosse nuage avec la suspension des émissions interactives sous la transition. Les Burkinabè qui ne décoléraient pas organisent un sit in devant l’institution et pire Nathalie Somé refuse de recevoir les portes parole des manifestants et de prendre la lettre de protestation. Coup de colère, certains réclament son départ, des observateurs avisés eux constatent que dame Somé a perdu de son autorité et est fragilisée. Après la manifestation, les associations de médias décident de la reprise unilatérale par les différentes radios des émissions interactives. « Elle devait tirer les conséquences et rendre le tablier » glisse un observateur.
Feuilleton Désiré Comboigo
A peine que cette orage est passée que voilà ce qui peut être considéré comme le feuilleton Désiré Comboigo. Le 16 septembre 2015, les Burkinabè font échec à un coup d’Etat. Plusieurs personnes sont interpellées et auditionnées. Sont de celles là, le premier vice président du CSC Désiré Comboigo. Pour l’institution présidée par Nathalie Somé, « l’absence prolongée de Comboigo parce qu’il a été gardé à vue et dans le souci d’assurer la continuité du fonctionnement du collège, surtout en cette période cruciale des échéances électorales, le collège des conseillers, le remplace par Jean De Dieu Vokouma ». Sauf que Désiré Comboigo est relaxé et aucune poursuite n’est engagée contre lui. Il attaque et gagne le procès de son remplacement devant le tribunal administratif de Ouagadougou. Le CSC fait appel de la décision et refuse de rétablir Désiré Comboigo à son poste. Le Conseil se retrouve dans une situation où elle semble être paralysée. Deux séances du collège des conseillers n’ont pu se tenir. Il n’y a pas eu de session du collège du Conseil supérieur de la communication. La première séance n’a pu se tenir à cause de la présence de Désiré Comboigo, la deuxième parce qu’il n’était pas là, des autres conseillers ont exigé sa présence. L’ennui actuel du CSC est la décision de suspension du bimensuel L’Evénement. Décision contestée et remportée par le journal devant le tribunal administratif de Ouagadougou. Le CSC fait appel de la décision. Les organisationnelles professionnelles des médias organisent la riposte et demandent la refondation du Conseil supérieur de la communication. A un an de la fin de son mandat de trois ans, Nathalie Somé n’aura pas eu un règne tranquille et elle y joue sa carrière.
Henry BOLi