Conseil supérieur de la communication : Face au défi du Web

| 15.04.2014
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Conseil supérieur de la communication : Face au défi du Web
© DR / Autre Presse
Conseil supérieur de la communication : Face au défi du Web
Afin d'accompagner au mieux la démocratie et le pluralisme de l'information, des instances de régulation ont vu le jour dans nombre d'Etats africains ces quinze dernières années. Pour le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso, il s'agit aujourd'hui, entre autres, d'encadrer les publications des médias en ligne au même titre que celles de la presse écrite.
Créé en 1995 afin de réguler les média du pays, le Conseil supérieur de la communication s'adapte aux évolutions du secteur. En mai 2013, une loi étend les compétences du CSC aux sites d'informations en ligne. Sa mission d'observation des contenus des média et de sanctions en cas de manquement, s'applique désormais à «la toile». L'observation des contenus tend à apprécier la place accordée à chaque parti politique, à relever les manquements aux textes de loi et à sanctionner si nécessaire. Les manquements les plus courants sont les atteintes à la vie privée ou à la présomption d'innocence, la publication d'images choquantes ou la diffamation.

En 1991, la première Constitution du pays libéralise la presse. Un Code de l'Information est rédigé afin d'encadrer les pratiques des journalistes. Modeste Ouédraogo est juriste de formation, il est aussi le chef du département des affaires juridiques et de contentieux du CSC.«En ce qui concerne le web, nous nous appuyons également sur le texte de 1991 qui est général. Des avant-projets de lois spécifiquement liés au web sont en cours, mais n'ont pas encore été adoptés». Il explique qu'aucun média en ligne n'a jusqu'ici, reçu de sanction grave, mais seulement des avertissements. C'est le département juridique qui ordonne les sanctions, en s'assurant aussi de respecter la liberté d'expression.

«Nous demandons aux média en ligne de se signaler»

S'il est nécessaire de demander une autorisation d'attribution de canaux pour les média audiovisuels, la création de site internet ne nécessite par l'accord du CSC, au même titre que la création d'un journal papier. Une fois le site en ligne, il appartient aux promoteurs de se signaler au CSC. Pour Jean-Paul Toé, chef du département des études et des programmes du CSC: «Ce qui est exigé à leur niveau, c'est une déclaration d'existence; si les sites ne l'envoient pas nous n'avons pas les moyens de vérifier; cela pourrait être la prochaine évolution du CSC, mais pour l'instant, nous privilégions la prévention. Nous envisageons de faire un recensement et d'appeler les acteurs à se signaler». En 2012, 13 média en ligne se sont déclarés au pays des hommes intègres. Les chiffres de 2013 ne sont pas encore révélés, mais Jean-Paul Toé affirme que de nouveaux promoteurs ont décidé de tenter l'expérience du web journalisme.

Mathilde REGIS (Stagiaire)

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