Ça ne sera pas facile, « Grande sœur » !

| 16.09.2014
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Ini Nathalie Somé - Présidente du Conseil Supérieur de la Communication (CSC)
© DR / Autre Presse
Ini Nathalie Somé - Présidente du Conseil Supérieur de la Communication (CSC)
Etre élue présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC) après Adama Fofana, Luc Adolphe Tiao et Béatrice Damiba qui ont mis la barre suffisamment hautne sera pas une mince affaire pour Ini Nathalie Somé, " La Grande Sœur ". Le fait qu'elle soit journaliste pratiquante, qu'elle soit bien connue de la nouvelle génération ne suffira pas pour porter aussi facilement des lauriers. Et la première difficulté pour elle, viendra d'ailleurs du milieu de la presse où, malheureusement, on ne se fait pas de cadeaux. Sans doute que ce n'est pas le rôle des journalistes de faire des cadeaux, même à leur confrère. Luc Adolphe Tiao, en sa qualité dePremier ministre en sait beaucoup de choses. Même elle, Nathalie Somé en sait.

C'est donc dire que "les choses sérieuses " vont bientôt démarrer. Surtout qu'on est déjà en précampagne pour éventuellement le référendum et la présidentielle de 2015. Des confrères et non des moindres, ont déjà donné le ton. Mais, à lire et à analyser de près, ce n'est pas pour nuire. Cela dépend sans doute de quel côté on prend les choses (pour parler en français facile). Aussi, " La Grande Sœur ", comme " Tanti Béa ", doit avoir le dos suffisamment large et le tempérament calme pour analyser, comprendre et supporter les attaques, pour ne pas dire les caprices des acteurs d'un métier qu'elle connaît très bien. N'est-ce pas pour cette dernière raison que ses pairs lui ont fait confiance en l'élisant à la présidence de l'institution ? N'est-ce pour cette raison aussi qu'elle fait partie de la liste des propositions du président du Faso ?

A cet effet, en la désignant et en l'élisant à la présidence du Conseil supérieur de la communication, tous ceux qui ont concouru à ce que cela soit ainsi, ont lancé un défi à Ini. Celui de montrer, une fois de plus, qu'elle sait faire la différence, qu'elle aime le travail et qu'elle sait le faire dans le discernement et la responsabilité. Pour tout dire, Luc Adolphe Tiao a fait ce que tout le monde a vu au CSC. " Tanti Béa " a fait sa part de travail. Ini Nathalie Somé, doit faire le sien. Mais, à la seule différence qu'elle doit faire mieux.

Les enjeux sont donc plus grands. La presse cherche désespérément le chemin de la dépénalisation des délits de presse. Un chantier ouvert, mais qui peine à trouver un bon preneur car, les avis sont bien tranchés sur la question. « Les journalistes burkinabè n'ont pas encore atteint un niveau de maturité qui puisse permettre de dépénaliser les délits de presse », soutient-on dans certains milieux. Aussi, s'il le faut, il va falloir montrer une autre façon de travailler. La présidente du CSC peut bien réussir cette mission. Mais à condition que les premiers concernés prennent toutes leurs responsabilités dans la pratique de leur métier. Le code de l'information est assez vieux. Tout comme la dépénalisation des délits de presse. Pour le conformer à la réalité de l'exercice de la profession, il va falloir que les journalistes donnent les gages qui militent dans ce sens. L'accès à la carte de presse et à ses prérogatives ne sont pas une réalité pour beaucoup de journalistes. Un autre chantier qui mérite d'être défriché. Mais en attendant d'y arriver, il faut réussir la tenue des prochaines consultations électorales, avec des hommes politiques, et des acteurs non moins difficiles de collaboration.

Impossible n'étant pas Burkinabè, il est certain que Nathalie Somé pourra bénéficier de l'appui des autres conseillers du CSC, de celui de ses confrères de la presse, et surtout du soutien de la classe politique. Car, quoi qu'on dise, personne en réalité, ne doit travailler pour nuire à l'avancée de notre pays à tous. Du courage, " Grande Sœur".

Dabaoué Audrianne KANI

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