Agression du journaliste Guézouma Sanogo : Une plainte sera bientôt déposée

| 22.05.2017
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Siriki Dramé - Secrétaire Général du SYNATIC
© DR / Autre Presse
Siriki Dramé - Secrétaire Général du SYNATIC
L’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont organisé, le vendredi 19 mai 2017 à Ouagadougou, une assemblée générale. Ils ont décidé d’élaborer une feuille de route pour garantir la sécurité des reporters sur le terrain et de déposer une plainte contre l’agresseur de leur collègue.

Selon le rapport de Reporters sans frontière, le Burkina Faso est classé 2e pays en Afrique de l’Ouest, où, la liberté de la presse est respectée. Ce classement, même s’il est la preuve de l’ancrage démocratique au «Pays des Hommes intègres», force est de reconnaître que le droit des hommes et des femmes commis à cette tâche est bafouillé par certains individus qui rament à contre-courant de cette liberté de la presse. Et c’est un tableau sombre de cette insécurité des reporters dans l’exercice de leur fonction que l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont peint au cours de leur Assemblée générale (AG) tenue, le vendredi 19 mai 2017 au Centre national de presse Norbert-Zongo. A entendre le secrétaire général du SYNATIC, Sidiki Dramé, les journalistes, les photographes, les cameramen, les preneurs de sons subissent régulièrement la «dictature» des forces de l’ordre et de sécurité notamment les gendarmes chargés de la sécurité. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’agression, le 12 mai 2017 du président de l’AJB, Guézouma Sanogo, par la sécurité présidentielle. Selon les journalistes présents à cette rencontre, trop c’est trop. «Il n’est plus question pour nous de nous taire face aux agressions verbales et physiques de la part des organisateurs d’événements ou des forces de l’ordre», ont-t-ils avoué. Et pour assurer leur sécurité, les journalistes ont décidé à l’unanimité, de l’élaboration d’une feuille de route sur la base des propositions des uns et des autres. Cette feuille de route qui sera soumise aux plus hautes autorités, vise à protéger, selon le camarade Dramé, les journalistes dans leurs missions.

Outre cette décision, les journalistes ont convenu du boycott de certaines activités aux allures de conférence publique où leur sécurité est menacée. Ils ont fermement condamné la réaction du chargé de la communication de la gendarmerie, le capitaine Hervé Yé et appelé au respect de la loi en matière de sécurité. «S’il est vrai que le confrère a enfreint à la loi, il aurait dû être arrêté et non tabassé comme l’a fait le gendarme !», a souligné le confrère Ali Compaoré. Cette AG a été l’occasion pour les deux structures de dénoncer certaines pratiques qui ne sont pas de nature à renforcer la collaboration entre les acteurs sociaux et l’administration notamment la prise unilatérale de décision de celle-ci concernant les travailleurs. Face au rapport de force qui prévaut entre force de défense et de sécurité et hommes des médias et dans le but de donner force à la loi, les journalistes ont décidé de déposer une plainte en justice contre le gendarme fautif.

Des points focaux dans les médias privés

La situation des travailleurs des médias privés n’a pas été en reste lors des échanges. A ce niveau, la préoccupation des hommes des médias a tourné autour de la mise en œuvre de la convention collective. Ils ont déploré que 8 ans après son adoption, cette convention est appliquée par peu d’organes. Ils ont d’ailleurs invité les travailleurs du privé à s’organiser pour exiger la mise en œuvre effective de ladite convention. «L’AJB et le SYNATIC restent disponibles pour la mise en place de points focaux de nos structures respectives dans les différents organes pour défendre l’intérêt des travailleurs», a proposé M. Dramé. Le SG du SYNATIC a également fait le point sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé, le 29 décembre 2016 entre le syndicat et le gouvernement concernant la transformation des Etablissements publics de l’Etat (EPE) du ministère de la Communication, en société d’Etat. Ils ont noté des avancées significatives avec l’amendement du terme de référence pour le recrutement des cabinets d’études devant effectuer les études. «Les jours à venir, nous serons situés sur les cabinets qui auront la charge de ces études préalables», a indiqué Sidiki Dramé.

La réduction drastique du nombre de genres en compétition pour l’édition 2017 des prix Galian et du nombre de postes à pourvoir pour les concours professionnels 2017 se sont invités aux échanges. Sur le premier point, l’AJB et le SYNATIC ont déploré l’exclusion de bon nombre de professionnels des prix Galian et appellent à une reconsidération de ces «prétendues» innovations desservies par le ministère en charge de la communication.

Sur le deuxième point, ils ont laissé entendre que des réponses satisfaisantes ont été obtenues lors de la rencontre du 5 mai 2017 avec les responsables du département. Mais, «nous constatons simplement que nous avons été mis de côté cette année dans l’organisation des concours professionnels», ont-ils avoué.

Donald Wendpouiré NIKIEMA

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