Mariam Koné, comédienne et conteuse du Burkina Faso : « Parler des choses de chez soi et d'ailleurs nous enrichit »

| 08.02.2014
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Mariam Koné, comédienne et conteuse du Burkina Faso : « Parler des choses de chez soi et d'ailleurs nous enrichit »
© DR / Autre Presse
Mariam Koné, comédienne et conteuse du Burkina Faso : « Parler des choses de chez soi et d'ailleurs nous enrichit »
Mariam Koné fait partie des invités d'honneur du Femi ( Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe). Conteuse et comédienne, elle se produira en Guadeloupe ces prochains jours.

Comment vous est venue cette vocation de comédienne ?

J'ai toujours eu envie de jouer la comédie. J'ai commencé par le théâtre pour devenir comédienne de cinéma. Je me suis formée dans une troupe à Bobo-Dioulasso, au Burkina Fasso. On mettait l'accent sur l'improvisation, le travail sur les caractéristiques d'un personnage, la diction. Ce qui était très important pour moi. Plus tard, en Côte d'Ivoire, j'ai continué cette formation dans une autre troupe jusqu'en 1995.

Vous avez rapidement tourné dans des films ?

En 1994, j'ai commencé par tourner dans des téléfilms. Ces premiers téléfilms étaient des films de sensibilisation sur l'assurance, l'hygiène dentaire. Ils étaient produits par un département de l'Éducation. C'était Télé pour tous. En 1997, je suis rentrée chez moi, pour m'installer. J'ai poursuivi ma carrière dans le téléfilm.

Ensuite, votre carrière s'est orientée vers la télévision...

Oui. En 1998, j'ai tourné dans un feuilleton, au Burkina. Il s'appelait Les jeunes branchés. Il a eu un grand succès parce qu'il parlait des problèmes des jeunes. J'ai travaillé dans Vis à vis, une émission satirique, qui parle des problèmes des hommes et des femmes dans la vie. Des hommes qui trompent leurs femmes, etc. J'ai eu la chance de travailler avec le plus grand cinéaste du Burkina, Idrissa Ouédraogo. C'est un réalisateur qui m'a permis de tourner dans une sitcom, Kady Jolie. Un long-métrage, Le monde à l'endroit, m'a permis de franchir une nouvelle étape de ma carrière.

Ce a donné un élan international à votre carrière ...

C'est cela. Ce film est très révélateur. Au commencement, le pouvoir était aux femmes. Elles en ont abusé. Un jour, ce pouvoir, symbolisé par un fouet, est passé dans les mains des hommes. C'est un beau film. Idrissa est un génie. C'est un manitou de la réalisation. J'ai travaillé aussi avec Emmanuel Sanon, réalisateur dans L'amour est encore possible. Et ma vie de comédienne n'a cessé, depuis, de s'affirmer.

Comment avez-vous rencontré Fély Sédécias ?

Je suis membre de l'Union des cinéastes du Burkina en tant que comédienne. Quand j'ai rencontré Felly Sédécias, j'ai compris qu'elle était quelqu'un d'entier, de sérieux, qui ne dit pas n'importe quoi. C'est comme ça que j'ai eu mon premier contact avec le Femi, puisque Felly m'a invitée.

Que vous apporte cette présence en Guadeloupe, à l'occasion du Femi ?

Je pense que c'est une occasion pour un artiste de retrouver des gens du même métier, ce qui est très important. Ensuite, c'est l'ouverture vers d'autres horizons. Les rencontres permettent d'ouvrir des portes, de découvrir d'autres choses. Le métier d'artiste s'inspire de la vie en général. Parler des choses de chez soi et d'ailleurs nous enrichit, professionnellement et humainement. La création demande beaucoup de sources d'inspiration.

Vous êtes également conteuse...

Oui. J'ai retranscrit des contes traditionnels burkinabè, mais j'ai aussi des contes qui sont des créations personnelles. Ce sont ces contes que je vais dire aux enfants, aux personnes que je vais rencontrer en Guadeloupe.

 

Propos recueillis par André-Jean-VIDAL

Source : guadeloupe.franceantilles.fr

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