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Blaise Compaoré, de l’ascension à la descension : l’histoire du Burkina sous Blaise Compaoré retracé par Damiss de l’Observateur Paalga

| 06.08.2016
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Blaise Compaoré, de l’ascension à la descension : l’histoire du Burkina sous Blaise Compaoré retracé par Damiss de l’Observateur Paalga
© aOuaga.com
Blaise Compaoré, de l’ascension à la descension : l’histoire du Burkina sous Blaise Compaoré retracé par Damiss de l’Observateur Paalga
Désormais, le journaliste, chef de desk Politique du quotidien L’Observateur Paalga, Adama Ouédraogo, connu sous le pseudonyme de Damiss, pourra ajouter à son curriculum vitae le titre d’écrivain et même d’historien. Après un séjour en détention à la prison militaire de Ouagadougou pour son lien présumé dans le putsch du Général Diendéré, il vient de publier un ouvrage intitulé « Blaise Compaoré : de l’Ascension à la Descension ». L’ouvrage préfacé par l’actuel président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a été dédicacé ce vendredi 05 août 2016 aux Centre national des Archives, à Ouagadougou.


« Si vous en commencez la lecture, vous ne vous arrêterez pas avant d’avoir fini », ces propos de l’auteur Adama Ouédraogo Damiss, repris par le préfacier Newton Ahmed Barry, dit tout de la qualité de cet ouvrage de 183 pages subdivisé en trois chapitres. « Blaise Compaoré : de L’ascension à la descension » offre une fenêtre ouverte sur les 27 années de règne du régime Compaoré. Dans ce livre, l’auteur fait une analyse des facteurs sociopolitiques (endogènes et exogènes) qui ont favorisé l’ascension de Blaise Compaoré au pouvoir et en même temps un diagnostic des maux qui ont précipité sa chute.

Pour expliquer la longévité au pouvoir de Blaise Compaoré, Adama Ouédraogo Damiss met en exergue des facteurs endogènes, au titre desquels les erreurs de la révolution sous Thomas Sankara, ainsi que le processus de la « rectification » engagé après l’assassinat du président Sankara, le massacre du 27 octobre contre la rébellion conduite par Boukary Kaboré dit le Lion, suivi de l’exécution de Henri Zongo et de Jean Baptiste Boukary Lingani (les deux autres chefs de la révolution), la marche vers l’Etat de droit, le contrôle des forces politiques, la privatisation des sociétés d’Etat au profit des opérateurs économiques proches du pouvoir, la gestion des crises, l’érection d’une unité d’élite dans l’armée baptisée Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) et bien d’autres.

S’agissant des facteurs exogènes du long règne de Compaoré, Damiss fait ressortir la difficile relation entre le président Thomas Sankara et les pays voisins, la capacité de Blaise Compaoré à se réconcilier avec ses pairs, amis de Thomas Sankara après l’assassinat de celui-ci. Dans ce chapitre, l’auteur évoque le « juteux business macabre », en référence aux actions de médiations de Blaise Compaoré qu’il dépeint comme « pyromane devenu faiseur de paix » et de « libérateur d’otages ».

Pour ce qui est des facteurs ayant précipité la chute du régime Compaoré, l’auteur évoque deux principales raisons. Selon lui, le printemps arabe, la mise à l’écart de certains ténors du parti comme Roch Marc Christian Kaboré (devenu le président du Faso après l’élection présidentielle de novembre 2015), Salif Diallo, Simon Compaoré et Boureima Badini et leur remplacement par des personnes sans réelle envergure politique n’ont pas convaincu Blaise Compaoré de la menace qui le guettait.
L’éviction de Salif Diallo du gouvernement en 2008, suite à une « crise mal gérée », la mutinerie des militaires en 2011, l’arrivée de Zéphirin Diabré sur la scène politique, l’avertissement de l’église catholique qui s’est opposée ouvertement à la mise en place du sénat et à la modification de l’article 37, sont entre autres des facteurs que l’auteur relate et qui ont conduit à la prise de l’Assemblée nationale le 30 novembre 2014 et la démission de Blaise Compaoré.

Une sorte d’appel à la prudence ...

Ce livre, de l’avis du critique, poète, dramaturge et inspecteur de l’enseignement secondaire Boubabacar Dao, est la tragédie de Blaise Compaoré, « victime de ses choix, de ses actes ». Par-dessus tout, l’ouvrage de Damiss se ferme ou s’ouvre, selon Boubacar Dao, sur une sorte d’appel à la prudence, face à l’avenir politique du Burkina Faso.
A noter que la cérémonie de dédicace, présidée par le Directeur Général des Editions Sidwaya, Rabankhi Abou-Bâkr Zida, a connu la présence d’éminents hommes de lettres, de politiques et de nombreux journalistes. « Blaise Compaoré : De l’ascension à la descension », est disponible dans les librairies au prix unitaire de 5 000 FCFA.

Max Junior

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