L’événement a débuté à 9H 30 et ce, jusqu’à 19 h, et a connu les présences du Mogho Naaba Baongo, de Vincent Sedogo, représentant du ministre de la culture des arts et du tourisme, Tahirou Barry, du chef de canton, Diouroum Topan Sané, entre autres personnalités.
Suzanne Paré explique que « c’est notre façon de contribuer à amener la paix au Burkina Faso, vu les troubles que le pays a connus ces dernières années. La première édition a eu lieu en 2010, la deuxième en 2016, et s’il plait à Dieu, la troisième édition aura lieu en 2017. Cette édition a connu plus d’engouement que celle de 2010 et nous sommes très heureuses. Nous sommes des femmes du secteur informel et notre association existe depuis 2006. J’aimerai qu’en 2017, que toutes les associations qui œuvrent pour la paix se joignent à nous pour plus de visibilité de l’évènement et, pour qu’ensemble, nous contribuons à la paix au Burkina Faso. »
Le rakiré rend accessible ce qui parait difficile...
Le Poe Naaba, au nom du Mogho Naaba Baongo, a félicité l’initiative de cette journée de rakiré entre Mossi et Samo et a souhaité que cet événement renforce davantage les liens entre les deux ethnies. « Je serai toujours prêt à accompagner ces belles initiatives qui nous permettent de préserver nos valeurs culturelles », dit-il.
Le Mogho Naaba Baongo, pour sa part, a donné du Zoom koom au chef de canton Diouroum Topan Sané, ce qui représente une eau de bienvenue, de paix, de fraternité et de réconciliation, héritage des ancêtres des Mossés, selon l’Empereur, et ouvrant ainsi les portes de l’évènement. Le Chef de canton, quant à lui, a remercié sa Majesté le Mogho Naaba pour l’avoir reçu chez lui, ainsi que les organisateurs de cette journée. « Le rakiré n’est pas seulement entre Mossi et San, car au -delà du rakiré entre ethnies, il y a d’autres formes de rakiré qui existent et qui permettent de renforcer la cohésion sociale. Cette alliance de rakiré est sacrée et rend ce qui parait difficile accessible. Bon vent donc à cette parenté à plaisanterie », ajoute-il.
Pour le Directeur Général du patrimoine culturel, Vincent Sedogo, représentant le ministre de la culture, des arts et du tourisme, la parenté à plaisanterie fait partie des atouts que les ancêtres ont inventés pour renforcer les liens et pour la paix sociale. Il soutient que « le rakiré est un cadre de partage d’expériences. Cette initiative vient à point nommé dans une société de violences, de non tolérance, où les valeurs culturelles ont perdu leur place ».
La cérémonie a également été riche en prestations musicales d’artistes mossi et samos, venus apporter leur pierre pour la réussite de cette journée. Les participants ont eu droit, entre autres, à une démonstration de lutte traditionnelle, un match de football féminin ainsi que masculin opposant les Mossis aux Samos, un sketch humoristique, une visite de l’arbre du rakiré au palais du Mogho Naaba et une soirée de clôture à 19H au jardin du 08 mars.
Les parrains de cette cérémonie sont des hommes de médias. Il s’agit du fondateur de journal en ligne lefaso.net, Cyriaque paré, et le Co Parrain, Alexis Konkobo, de la télévision nationale. Cyriaque Paré confie que « depuis plus de 10 ans les femmes de ladite association ont l’habitude de venir chez le Mogho Naaba pour lui souhaiter la bonne année. Depuis l’année dernière, elles ont décidé d’en faire une journée de rakiré. C’est donc un plaisir pour nous de contribuer à la cohésion sociale du Burkinabè, partant de l’exemple entre Mossis et Sanans ».
Emilienne Kaboré