Arrivé à la tête de la FEPACI en mars dernier, Cheick Oumar SISSOKO travaille à sa redynamisation. Il veut tout d'abord redorer le blason de la structure à travers la communication « le siège va être opérationnel avec une base de données pour le continent et le monde entier sur notre cinématographie. Nous avons créé un site web qui va nous permettre de communiquer entre nous. Nous allons reprendre notre magazine sur le cinéma en version papier et électronique » a-t-il expliqué.
Les défis pour rendre forte la FEPACI sont nombreux. SISSOKO compte les relever étape par étape. Ce qui urge pour lui, c'est le ralliement des cinéastes dans des structures locales et le soutien des Etats africains. « Les priorités pour redynamiser la FEPACI vont porter sur la mobilisation des organisations des cinéastes et des associations, mais aussi sur la nécessité pour les Etats de créer des directions nationales de la cinématographie, pour qu'elles soient l'intermédiaire entre les cinéastes mobilisés et l'Etat. Il faut une professionnalisation du secteur pour que les jeunes soient formés au même niveau que les européens et les américains afin que notre cinéma puisse occuper notre marché d'abord et pouvoir être autonome financièrement. Il faut que dans chaque capitale, nous ayons des salles de cinéma. Pour conclure il, faut que nous comprenions qu'il faut créer l'industrie cinématographie à l'échelle régionale, avoir une structure de postproduction, des écoles professionnelles afin de pouvoir avancer ensemble » a-t-il défendu avec fermeté.
Le 7ème art africain reste dépendant des financements extérieurs. Le Secrétaire Général de la FEPACI veut que cette situation change. Pour lui, il est temps que le cinéma du continent noir s'autofinance.
Pour y parvenir, il encourage la création de fonds nationaux de soutien au secteur de l'audiovisuel. SISSOKO a pour l'occasion annoncé que la mise en place d'un fond panafricain est en bonne voie. « Nous voulons avoir un fond national dans chaque pays. Des pays se sont déjà engagés comme le Maroc, le Tchad, le Sénégal et bientôt le Burkina qui l'avait déjà fait il y a fort longtemps et le Mali. Nous devons continuer à sensibiliser pour avoir aussi un fond panafricain du cinéma et de l'audiovisuel. Le président de la Francophonie Abdoul Diouf est déjà engagé pour être le parrain de ce fond. Le Président du Faso nous a déclaré pendant le 23ème FESPACO qu'il va faire un plaidoyer et il l'a déjà fait au sommet de l'Union Africaine le 25 Mai dernier » a-t-il confié.
Pour terminer, le Secrétaire Général de la FEPACI martèlera que le cinéma africain ne pourra aller de l'avant sans le soutien des politiques. Après cette conférence de presse, il a été reçu par le Ministre de la culture et du tourisme pour, sans doute, plaider sa cause.
Marie Laurentine BAYALA