Michel vient de rentrer au bercail après avoir pris part à « La fabrique des cinémas du Monde ». Il s’agit d’un atelier de production qui se tient en marge du festival de Cannes. De jeunes réalisateurs porteurs de projet de cinéma long métrage y rencontrent des professionnels de haut niveau des différents métiers du cinéma, à savoir des producteurs, des distributeurs, des vendeurs, des diffuseurs, des directeurs de festival, de directeurs de fond de financement.
L’objectif étant de nouer des contacts qui aideront les différents projets à voir le jour « Sur plus de 150 projets présentés, 9 ont été retenus dont le mien qui était le seul projet de film documentaire et qui a pour titre « La Sirène de Faso Fani ». Nous avons eu comme parrain le cinéaste Haïtien Raoul Peck auteur du film « Lumumba ». Il nous a partagé son expérience en tant que réalisateur de film de fiction et de documentaire à travers un master class. On était un bon groupe de plusieurs nationalités venant de différents continents. Et c’était intéressant de partager nos points de vue sur les projets de films, mais surtout nos envies de cinéma » a-t-il confié.
L’avenir se présente sous de bons auspices pour ce jeune réalisateur qui dit avoir noué des contacts utiles. « J’avais besoin d’un distributeur ou d’un vendeur international, j’ai eu de bons contacts. Je pense que ça fera évoluer le projet » soutient-il.
A côté de cette rencontre, Michel a vécu dans la ferveur le festival de Cannes qui s’est déroulé du 15 au 26 Mai 2013. Il garde de beaux souvenirs de cette fête qui rassemble les grands noms du 7ème art « Cannes est un grand festival où on se perd. Il faut choisir ce que l’on veut car il y a mille choses intéressantes. Je l’ai vécu comme une célébration du cinéma mondiale, c’est très majestueux. » se rappelle-t-il.
Ces instants magiques passés, le cinéaste revient sur terre pour faire face à la réalité, lui qui a décidé de se spécialiser en documentaire de création.
Pour lui, il faut une volonté politique pour développer une vraie industrie de cinéma « Je pense qu’il faut recentrer les choses. Il existe des régions en Afrique ou le cinéma documentaire est bien développé, disons le cinéma tout court. Là où il n’est pas développé, en prenant le cas du Burkina Faso, je pense que c’est une question qui ne doit pas détacher de la crise que connaît le cinéma burkinabé depuis quelque temps. En plus, le documentaire est un genre difficile, très exigent dans sa démarche, il faut une certaine maturité du cinéaste pour pouvoir traité certain sujet. Les problèmes sont multiples mais pas insurmontables. Il faudra une volonté politique pour développer une vraie industrie de cinéma afin de permettre tous les genres cinématographiques d’exister, mais surtout se développer » a-t-il défendu.
Michel continue de se battre pour faire voir à l’écran « la sirène de Faso Fani » d’ici à 2014.
Marie Laurentine BAYALA