L’Union européenne(UE) est l’un des grands partenaires financiers du FESPACO. Ainsi, depuis quelques années, sa capitale, Bruxelles, accueille la conférence de lancement de la biennale africaine du cinéma. Tradition respectée le mardi 17 janvier 2017, à l’espace Wallonie où les grandes lignes de la 25e édition du festival, prévue du 25 février au 4 mars 2017, ont été présentées en présence des principaux partenaires financiers et de centaines d’invités. A la délégation du FESPACO, conduite par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, et aux autres invités, le directeur de la coopération bilatérale de Wallonie Bruxelles internationale (WBI), Fabrice Sprimont, a souhaité la bienvenue. Selon lui, le FESPACO est le plus grand et le plus populaire des festivals dédiés au cinéma et à l’audiovisuel en Afrique. En accueillant la 25e édition du FESPACO, Wallonie Bruxelles Internationale vise, a-t-il ajouté, comme le FESPACO à promouvoir le développement de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel. Maillon important de l’organisation de la rencontre dans la capitale belge, en partenariat avec Africalia et WBI,l’ambassade du Burkina Faso à travers son premier conseiller, Rosine Nébié, a salué le ministre Tahirou Barry pour le dynamisme qu’il est en train « d’insuffler à la culture burkinabè en général et au FESPACO en particulier ».Pour contribuer au succès de cette fête du cinéma du continent noir,elle a promis aux demandeurs de visa une délivrance rapide du document. Dans les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique(ACP), le FESPACO est la vitrine des œuvres cinématographiques et surtout « un rendez-vous incontournable du cinéma ACP », de l’avis de son sous-secrétaire général chargé du département des questions politiques et du développement humain, Léonard Emile Ognimba. Il s’est également réjoui de la consécration solennelle, par l’Etalon d’or de Yennenga, des films soutenus par ACP en partenariat avec l’UE (fonds ACP-UE), notamment « Pièces d’identité » de Mweze Ngangura en 1999, «En attendant le bonheur », de Abderrahamane Sissako en 2003 et « Teza » de Hailé Gerima en 2009. Dans la cuvée 2017 de l’événement panafricain figure deux films en compétition, financés par ACP-UE : « Wulu » du Malien Daouda Coulibaly et « Thom » du Burkinabè Tahirou Tasseré Ouédraogo.
Un prix ACP-UE pour l’accès à la scène internationale
Quant à l’UE, elle a réaffirmé son soutien au FESPACO en lui attribuant une enveloppe d’environ 131 millions F CFA( 200 000 euros).Fruit des échanges fructueux, a expliqué le ministre en charge de la Culture, Tahirou Barry, avec le partenaire européen. D’où la promesse des autorités burkinabè, a-t-il affirmé, de relever le défi de la sécurité du festival et tous les participants. Pour renforcer son apport au 7e art africain, l’UE et le groupe des pays ACP réfléchissent actuellement à un prix destiné à améliorer la distribution et favoriser l’accès sur la scène internationale du film lauréat. « En mêlant les talents plus divers du continent africain et de sa diaspora, le FESPACO permet aux artistes, créateurs, opérateurs et acteurs de se rencontrer, de constituer des partenariats au-delà des frontières, d’échanger leurs bonnes expériences, de partager leurs idées créatives, de favoriser des collaborations et liens durables, de renforcer la professionnalisation », a expliqué le chef d’unité de la direction générale de la coopération internationale et du développement humain et migration de l’Union européenne, Aida Liha Matejiceck. A la suite des allocutions, le délégué général du FESPACO, Ardiouma Soma, s’est félicité du dynamisme du cinéma et de l’audiovisuel africains à travers le nombre élevé de films inscrits cette année (1000 œuvres reçues contre 760 en 2015).Il a ensuite dévoilé la liste des 20 longs métrages en compétition pour l‘Etalon d’or de Yennenga. Puis dans l’interactivité, les invités ont soulevé quelques préoccupations .La forte présence de l’Etat burkinabè dans le financement du FESPACO,l’annualité du festival, la faible présence de l’Afrique Centrale dans la sélection officielle long métrage, le mode d’envoi des films( par la poste au lieu d’Internet) ,l’absence du Nigeria, le choix de la Côte d’Ivoire comme pays invité d’honneur, ont été, entre autres, les sujets au cœur des échanges. Sans l’engagement du gouvernement burkinabè, le FESPACO ne sera pas, foi de M.Soma, un événement pérenne. D’où son scepticisme à en faire une manifestation annuelle, car cela réduirait son importance. En le tenant tous les deux ans, cela permet, a renchéri le président du comité national d’organisation (CNO), Stanislas Méda, de réaliser d’autres activités majeures comme la Semaine nationale de la Culture (SNC), le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), etc. De la présence de l’Afrique Centrale, Ardiouma Soma a annoncé qu’elle sera significative en section documentaire. Concernant le mode d’inscription des films, le patron de la biennale a fait savoir que la manifestation suit le rythme du cinéma africain et des technologies d’information et de communication en Afrique où la qualité de l’Internet n’est pas partout au point. Quant à l’absence du Nigeria, elle s’explique, a-t-il dit, par le choix porté par ses cinéastes sur la rentabilité des productions au détriment de l’artistique. Contrairement à la Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur, qui est en train, a-t-il salué, de booster son cinéma à travers une politique qui peut faire tache d’huile dans d’autres pays.
Alassane KERE
Envoyé spécial à Bruxelles (Belgique)
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Le FESPACO 2017 en chiffres
- 09 salles de projection
- 1000 films inscrits dont 150 sélectionnés en compétition officielle
- Plus de 100 000 spectateurs dans les salles
- Plus de 450 séances de projection prévues
Source : FESPACO