La 24e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tient dans un contexte marqué par la montée du terrorisme et la crise de la maladie à virus Ebola qui a été la cause de report de plusieurs manifestations. Conscient de cette réalité et de bien d'autres défis, le comité national d'organisation est allé demander l'accompagnement du Moogho Naaba Baongho et ses bénédictions pour réussir le pari de la tenue de la fête du cinéma africain. Selon le ministre de la Culture et du Tourisme, Jean Claude Dioma, qui a conduit la délégation, cette démarche répondait à une exigence traditionnelle. «Il est de tradition chez nous au Burkina Faso, que lorsque vous voulez entreprendre une activité de grande envergure, que vous puissiez vous confier aux ancêtres. Et le Moogho Naaba incarne l'intermédiaire par qui nous passons pour demander leurs bénédictions pour le FESPACO 2015», a-t-il dit. La délégation, selon M. Dioma, a voulu saisir l'opportunité de cette visite pour traduire sa reconnaissance au chef suprême des Mossé, pour sa disponibilité et son soutien constant au FESPACO. Le porte-parole du CNO a terminé son intervention par la présentation des différents présidents de commissions. Prenant la parole à la suite du ministre de la Culture et du Tourisme, Sa Majesté le Moogho Naaba a, dans un premier temps, félicité Jean Claude Dioma pour sa nomination à la tête du département de la Culture et du Tourisme dans le gouvernement de la transition. Cette visite du FESPACO, a dit le Moogho Naaba, est une démarche à saluer à sa juste valeur. Enfin, les membres du comité national d'organisation ont été rassurés par l'autorité coutumière qui a formulé des bénédictions à leur endroit, avant de recommander le FESPACO 2015 aux mânes des ancêtres. Au titre des conseils, il a demandé à tous les Burkinabè, particulièrement les populations de Ouagadougou, de travailler à mettre en avant les valeurs telles la tolérance, l'hospitalité, la cohésion, pendant la fête du 7e art afin de faire du séjour des festivaliers, des moments de paix et de joie partagée. Les échanges se sont déroulés dans une ambiance bon enfant. Et au nom de la parenté à plaisanterie, le Moogho Naaba a demandé au président de la de la commission sécurité, Marcel Paré, par ailleurs directeur régional de la police nationale du Centre, de permuter ses attributions avec le garde en chef du palais. Quand il s'est agi pour les deux de se faire connaissance, c'est un gros chien qui a été présenté au public, suscitant des rires fous. A la sortie de l'entretien avec le Moogho Naaba, le chef de délégation, en l'occurrence le ministre en charge de la culture était visiblement très réconforté. «Nous sommes désormais dans de bonnes dispositions d'esprit pour l'organisation du festival et c'est avec les sentiments de confiance que le comité national quitte le palais royal», a-t-il laissé entendre. Pour cette 24e édition du FESPACO, ce sont au total 133 films qui ont été sectionnés dont 86 en compétition officielle, répartis dans quatre sections : les sections long métrage et documentaire enregistrent chacune 20 films contre 22 en court métrage. On compte 9 séries télévisuelles tandis que les films des Ecoles africaines de cinéma sont en compétion avec 15 films. Les Burkinabè peuvent espérer le retour de l'Etalon de Yennenga grâce aux films «Cellule 512» de Missa Hébié et «L'œil de cyclone» de Sékou Traoré en lice dans la catégorie long métrage. Le FESPACO 2015 a enregistré quelques innovations. Au plan technique, on note le passage du FESPACO au numérique tandis qu'au plan organisationnel, les cérémonies d'ouverture et de clôture se dérouleront au palais des Sports de Ouaga 2000.
Beyon Romain NEBIE
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