Des innovations dans les prix spéciaux : l'institution du prix Thomas Sankara doté de 3 millions de F CFA, décerné par la Guilde africaine des réalisateurs et producteurs. Comme pour aiguiser davantage l'appétit des cinéastes en compétition, le Comité national d'organisation (CNO) du FESPACO a dévoilé, le lundi 2 mars 2015, les prix spéciaux qui attendent les meilleures productions cinématographiques et vidéographiques professionnelles d'Afrique. Les donateurs se sont manifestés à la présente édition de la biennale, avec cependant, moins d'enthousiasme qu'au FESPACO 2013. L'Union européenne figure au premier rang des donateurs, avec le prix de l'intégration pour le meilleur film ouest-africain (15 millions de F CFA) et le prix de la meilleure réalisatrice féminine (10 millions de F CFA). L'UEMOA pour sa part, offre trois prix spéciaux de l'intégration en catégorie long métrage (5 millions), court métrage (4 millions) et documentaire (3 millions). Le Conseil de l'Entente s'est également invité aux prix spéciaux, en mettant en jeu le prix Houphouët-Boigny d'une valeur de 10 millions. Toujours en phase avec son credo, l'UNICEF a misé 7 millions pour le prix UNICEF pour les droits de l'enfant. La Fondation Ecobank a décidé de rendre hommage à l'une des figures marquantes du FESPACO, en parrainant le prix Sembène Ousmane, d'un montant de 5 millions. La ville de Ouagadougou n'est pas en reste. Elle offre 2 millions de F CFA. Quant au transporteur officiel du FESPACO 2015, la compagnie aérienne marocaine, Royal Air Maroc, elle sponsorise le prix Royal Air Maroc en nature avec à la clef, un séjour à Ouarzazate, estimé à 6 millions de F CFA. Mais la touche particulière des prix spéciaux est l'initiative de la Guilde africaine, en partenariat avec Canal +. Elle a institué le prix Thomas Sankara d'une valeur de 3 millions. Mais pourquoi seulement un prix d'une valeur de 3 millions pour le leader de la Révolution d'août 1983 et modèle de la jeunesse de tout un continent ? A cette question, le président de la Guilde, Balufu Bapuka Kaniyenda, a répondu que Thomas Sankara n'a même pas de prix et que ce qui est fondamental à retenir, c'est l'initiative pionnière de cinéastes qui offrent un prix à une compétition de films. L'interafricaine de la prévention des risques professionnels, la LONAB et l'Association catholique mondiale de la presse ont aussi délié le cordon de la bourse, respectivement pour le prix de la santé et de la sécurité au travail (3 millions), le prix de la chance (2 millions) et celui de Signis (2 millions). A propos de la baisse constatée des prix spéciaux, environ 25 millions de FCFA, le président de la commission Prix spéciaux, Michel Saba, a expliqué que cela est dû à la politique d'austérité voulue par les autorités de la transition du Burkina Faso.
Karim TAGNAN
