Le Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA), qui est à sa 18e édition, a ouvert ses portes, le 26 février, pour les refermer, le 3 mars 2017. C’est un espace créé pour donner au FESPACO, une tribune de rencontres professionnelles du cinéma et de l’audiovisuel. Il est aussi, un cadre de promotion du cinéma africain, d’échange entre producteurs, distributeurs et diffuseurs, ainsi que porteurs de projets, qu’il attire en grand nombre. En plus de la promotion de films longs métrages, il assure aussi, celle des vidéos (courts métrages, documentaires, séries et sitcoms), de réalisation ou de production africaine et du monde. A trois jours de l’ouverture, une équipe est allée à la rencontre des exposants. En plus du Burkina Faso, plusieurs pays sont représentés à ce MICA ; il s’agit du Togo, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur de la 25e édition du FESPACO. Dans l’ensemble, les exposants sont contents de ces quelques jours. Le premier stand visité est celui de l’Union nationale des cinéastes du Burkina (UNCB). La comédienne, Rosine Dembélé, explique qu’ils sont présents au MICA, pour faire la promotion des films qui sont en compétition. «Les gens passent, regardent, posent des questions. Ils cherchent à savoir s’ils peuvent entrer en contact avec des réalisateurs ou des comédiens. Et notre rôle, c’est de tout faire pour mettre ces personnes en contact», a-t-elle dit. Et à trois jours du MICA, elle estime que le bilan est positif. Autre point positif, c’est l’organisation du MICA. Rosine Dembélé pense qu’il n’y a rien à dire, à ce sujet. «J’ai apprécié la sécurité partout sur le site, j’ai vu vraiment qu’elle a été bien renforcée et ça me rassure», a-t-elle fait savoir. Avant de prendre congé, en tant que comédienne, elle a émis le vœu que le Burkina remporte l’Etalon d’or de Yennenga, cette année.
Safiatou Yada, présente, au compte du Ministère de la culture du Burkina, précisément de la direction générale du cinéma et de l’audiovisuel, parle de sa structure. Elle a pour mission, la mise en œuvre de la politique nationale, d’assurer l’exécution et de mettre en œuvre le contrôle et la réglementation. A l’en croire, s’ils sont présents au MICA, c’est pour faire la promotion de certains services, telle l’ABCA, une association d’animation, mais également, faire des postiches de films en compétition. Selon elle, trois jours après l’ouverture du MICA, les choses se déroulent bien. Tous sont unanimes que les choses se passent bien, cependant certains déplorent l’emplacement éloigné du site.
Le site du MICA trop éloigné
A en croire Anita Bikienga, du stand de l’Association de soutien du cinéma au Burkina Faso, qui œuvre à la réhabilitation du ciné Guimbi de Bobo, dans l’ensemble, tout se passe bien, mais le seul bémol, c’est le lieu choisi pour abriter ce marché. «L’organisation est très bien faite, sauf que c’est un peu éloigné, donc on ne reçoit pas beaucoup de visites. Quand on en parle à la population, elle ne sait pas trop où le MICA se situe», a-t-elle déploré. Même son de cloche au stand de l’école de formation au journalisme, l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC) du pays invité d’honneur de la 25e édition du FESPACO, la République de Côte d’Ivoire. En plus de son village Akwaba, il est présent avec son école de formation au journalisme, l’ISTC. Le chef du service de la communication, Edmond T. Bokola, s’est dit vraiment heureux de participer pour la deuxième fois, au MICA, pour faire une opération de charme aux étudiants et professionnels des médias. Il explique que l’ISTC est une grande école publique de l’enseignement supérieur qui forme aux différents métiers de l’information et de la communication. «Nous avons cinq écoles, à savoir l’école de journalisme, l’école de production audiovisuelle, l’école de publicité-marketing, l’école des arts et images numériques et l’école des télécommunications et technologies de l’audiovisuel. Nous offrons ces formations pour permettre à tout un chacun de se retrouver dans une orientation et faire ce qu’il a envie de faire», a-t-il dit. Puis, d’ajouter qu’à travers cette diversité, ils apportent plus de précisions de ce que la communication peut renfermer. «Nous venons dire aux étudiants burkinabè, aux professionnels des médias burkinabè qu’à Abidjan, il y a un établissement panafricain qui forme à ces métiers, aussi bien en formation initiale qu’en renforcement des capacités», a lancé M. Bokola.
Et en ce qui concerne l’engouement des participants au MICA, Edmond Bokola pense qu’il y a eu plus d’affluence au MICA de 2015, qu’à celui de cette année. Il explique cela par le fait que le site a été délocalisé à Ouaga 2000. «Souvent, ce n’est pas facile pour le public de rallier un point à un autre. Ce qui fait que les gens sont obligés de rester à leur hôtel, pour ne pas avoir à se disperser», a-t-il avancé. C’est pourquoi, il a souhaité que pour les prochaines éditions du FESPACO, que les principaux sites sur lesquels auront lieu les principales activités soient concentrés, en un même espace ou qu’ils ne soient pas distants les uns des autres. «Si les sites sont relativement proches, ça permettra au public de venir plus nombreux, parce que quand vous organisez quelque chose, l’intérêt pour vous, c’est de voir du monde, et s’il n’y a pas d’affluence, vous avez le sentiment d’avoir fait beaucoup d’efforts pour peu de résultat», a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a tenu à saluer les autorités burkinabè d’avoir pensé à une telle initiative (FESPACO) qui est très louable, car «Le Burkina est le seul pays qui organise un rendez-vous d’une telle envergure, de cette taille et nous ne pouvons que l’encourager», a-t-il conclu .
Pélagie OUEDRAOGO