Il était 9 heures 55 minutes, lorsque conduit par un cargo militaire, le président de la transition est arrivé sur la place du défilé, aménagée sur la route Dédougou-Nouna. Salué par l'assistance qui se met debout, afin qu'il s'installe, Michel Kafando reçoit les honneurs militaires et prend place à la tribune officielle, après avoir été accueilli par le Premier ministre, Yacouba I. Zida et le président du CNT, Sy Chérif. Après l'exécution du Ditanyé, repris en chœur et la minute de silence observée en la mémoire des victimes de l'insurrection populaire, le ton est donné pour le début de la parade civile et militaire, axée sur trois actes majeurs.
Acte1 : Gardien des institutions républicaines, c'est la gendarmerie nationale, à travers sa cavalerie, qui annonce les couleurs. Durant 5 minutes, elle émerveille la foule par des figures savamment orchestrées, sous la houlette des cavaliers. Le clou de cette démonstration sera la figure en « V », pour «saluer la victoire du peuple burkinabè qui a pris son destin en main les 30 et 31 octobre ». C'est alors que l'avion Ecureuil A5-305 traversera le ciel, drapé des couleurs de la cité des Bankuy pour annoncer le défilé civil. Au son de la fanfare de la garde nationale, héritière de la garde républicaine, défileront les six provinces de la région du Mouhoun, à savoir le Mouhoun, les Balé, les Banwa, la Kossi, le Nayala et le Sourou. Elles seront suivies des 12 autres régions du pays chacune présentant sa particularité et ses caractéristiques. Par la suite, on aura droit au passage des différents services et départements ministériels dont les dénominations sont annoncées par une pancarte, tenue par des porte-étendard. Les majorettes de la commune de Ouagadougou viendront clore cette première phase de la parade.
Acte2 : Pour ouvrir la voie à cette étape, trois aéronefs, pilotés par des officiers de l'armée de l'air, traversent le ciel. Il est temps pour les différents corps de l'armée burkinabè de se mettre en formation, pour la parade militaire. En tête de peloton, il y avait la fanfare de la gendarmerie, branche de l'Escadron d'escorte et d'honneur(EEH) qui prendra le relais de la fanfare de la garde nationale pour accompagner ce défilé qui passionne. Pour ouvrir le bal, ce sont les écoles militaires qui seront en tête. Le Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), l'Ecole nationale des sous-officiers de gendarmerie (ENG) de Bobo, l'Ecole nationale des sous-officiers d'active de Kamboinsin (ENSOA) et enfin, l'Académie militaire Georges Namoano de Pô, fleuron de l'armée burkinabè, feront leur passage sous les acclamations du public.
A leur suite, tous les corps et branches de l'armée nationale défileront au son de la fanfare. Ainsi la gendarmerie, l'armée de terre, celle de l'air, le Groupement central des armées (GCA), la Brigade nationale des sapeurs-pompiers défileront, sous le regard du président et des autorités de la transition. Les corps paramilitaires, police nationale avec ses différentes branches (CRS-BAC-UIP-police scientifique et technique), les Eaux et forêts, la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) la douane, la police municipale. Pour clore cette parade militaire à pied, c'est la dernière section de l'armée burkinabè, composée du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et du 25e Régiment parachutistes-commandos (RPC), délocalisé au camp Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, qui fermeront la marche après un passage fort applaudi.
3e acte : Pour une dernière fois, les trois aéronefs passeront pour annoncer le dernier acte de cette parade, réservé aux engins motorisés. La cavalerie de la gendarmerie et les cavaliers de Barani, commune de la région, dégagent le passage. Ils sont aussitôt suivis des motards qui donneront des frayeurs au public par le caractère osé de leurs manœuvres. Suivront les jeeps de l'armée, des véhicules de transmission des véhicules de l'artillerie lourde. Pour boucler cette phase, des véhicules de plusieurs sociétés et services de l'Etat viendront se joindre à la parade.
Au total, 3500 personnes dont 2000 civils et 1500 militaires, ont défilé durant plus de deux heures, sur cette place, route de Nouna, pour marquer les 54 ans de l'indépendance du Burkina Faso. C'est aux environs de 11 heures 24 que le défilé prendra fin. Pour parachever cette mi-journée, un déjeuner officiel a été servi aux invités à Badala, sous la présidence du président Michel Kafando.
Dramane KONE